La série de formation instituée par l’Association des Journalistes Sportifs du Togo (AJST) à l’endroit de ses membres a été close le mercredi 04 novembre dernier à Lomé par un symposium. Autour du thème « Les sports, vecteurs de développement des nations », des confrères et des personnes ressources ont animé trois panels pour édifier l’assistance sur la capacité des sports à favoriser le développement des sociétés humaines et des nations. Après plusieurs mois d’inactivités dues à la pandémie à Coronavirus, les journalistes sportifs membres de l’AJST ont retrouvé les salles pour une série de formation dont l’apothéose a été le symposium qui s’est tenu le mercredi 04 novembre dernier. Ces retrouvailles ont pour « but de valoriser l’AJST afin que la presse sportive au Togo s’impose davantage. Nous avons élaboré une série de formations dont le symposium vient clôturer. Nous savons ce que le sport fait dans la vie de nos nations sur le plan social, économique, politique. On sait très bien que c’est un facteur qui cimente tout ce que nous avons dans nos nations », a précisé Sylvestre Gounoubou, président de l’AJST en début des travaux. En une demi-journée, les membres de l’AJST ont parcouru certains sujets liés à la pratique journalistique et la mise en œuvre de la politique sportive ainsi que du concept sur « Les sports dans un contexte de décentralisation ».
Le symposium : une mise à jour des connaissances
Des trois panels animés, les membres de l’AJST ont eu une place de choix. « Au niveau du Bureau Exécutif, nous avons pensé à nos membres en proposant des thèmes qui doivent leur permettre de savoir ce qui se fait quand on est journaliste. Nous avons fait appel à des Experts puis à des membres de l’AJST pour animer les différents panels. Que ce soit au niveau des ateliers, au niveau du symposium, nous avons pensé à nos membres ce qui veut dire qu’à l’AJST nous avons des idées, des gens de valeur », s’est félicité Sylvestre Gounoubou. Devant leurs confrères, Yvette Klusseh, ancienne secrétaire générale de la FTF, Yves Galley, directeur de publication de la Symphonie, et Franck Orocoti, directeur général du groupe Africatopsports, tous membres de l’AJST ont émerveillé dans leur exposé. Les animateurs de ce panel intitulé « le journaliste et ses contacts » ont évoqué leur compréhension de ce que doivent être les relations du journaliste dans son milieu et surtout le bon usage qu’il doit en faire pour sauvegarder sa crédibilité, son honneur et sa dignité. Ils ont aussi attiré l’attention de leurs collègues sur l’évidence d’avoir un carnet d’adresses fourni, des relations de confiance à plusieurs niveaux (institutions, autorités politiques, joueurs, responsables sportifs) et l’obligation de rester pertinent et concentré pour faire uniquement un bon usage desdites relations, sans donner dans la complaisance, dans la communication au lieu de faire strictement de l’information. Comme le premier panel, le second intitulé « Comment mettre en œuvre une politique sportive » animé par les confrères Aimé Ekpé, ancien président de l’AJST, Angélo Follykoué, journaliste à Radio Sport FM et Raphaël Kodjovi Agopomé, Directeur du Centre de Développement de l’Athlétisme Africain de Lomé (CDAA-Lomé) a également retenu l’attention de tous. L’ancien président de l’AJST après avoir rappelé les grandes lignes de la charte des sports du Togo et Angélo Follykoué, les moyens par lesquels l’Etat peut mettre en œuvre l’effectivité du Fonds National de Développement du Sport, Raphaël Kodjovi Agopomé a relevé que « ce thème vient à point nommé pour dire là où nous en sommes, remonter à la surface les remarques faites par les uns et les autres à un moment donné où notre sport prend un nouveau virage avec la présence de la Ministre Lidi Béssi-Kama à la tête du département ». Il s’agit d’ « une opportunité nouvelle qui nous est donnée de faire des propositions constructives pour que cette politique nationale soit enfin mise en application », car « la remarque que nous avons faite est que le document de politique nationale du sport contient tous les ingrédients d’une bonne politique sportive mais c’est la mise en œuvre qui a été problématique». Aussi, il rappelle qu’«il y a plusieurs points qui n’ont pas été abordés mais un seul ministre ne peut pas prétendre mettre en œuvre tout ce qui est contenu dans ce document de politique nationale sportive. C’est une succession de développement de politique qui doit permettre d’embrasser tout ce qu’il y a en termes de contenu ». Il propose « de prendre des points essentiels, de chercher à parvenir aux objectifs fixés et d’année en année remonter la pente car notre sport est parti vers le bas ».
Le sport et la décentralisation : un nouveau concept à s’approprier
Le Togo s’est lancé dans une nouvelle ère de décentralisation depuis le 30 juin 2019 avec les élections locales. Des conseillers municipaux ont été élus pour les 117 communes du pays afin d’enclencher le développement des localités. Afin d’envisager les relations naturelles entre les communes administratives et les Districts ou Ligues des différentes disciplines sportives, le dernier panel intitulé « Les sports dans un contexte de décentralisation » a permis aux animateurs Tony Dagah, journaliste sportif à RTDS Aného, Fafadji Johnson, Instructeur FIBA des entraîneurs et Directeur Technique National adjoint chargé de la formation des entraineurs, et Geoffroy Koudannou, Conseiller municipal dans la Commune Agoè-Nyivé 1 et Enseignant à l’Institut National de la Jeunesse des Sports (INJS) de mener des réflexions sur la responsabilité des communes dans le développement des sports au diapason municipal, leurs contrebutions financières et les opportunités qu’elles peuvent offrir en termes d’infrastructures et d’organisations de compétitions. Des explications de Geoffroy Koudannou, il est à relever que « le sport est réellement un facteur de développement et que la décentralisation constitue une occasion et une opportunité pour que les communautés puissent créer un cadre épanouissant à travers le sport ». Pour lui, les programmes de développement doivent avoir un lien avec les besoins réels de la communauté, du coup, « les programmes de développement scolaire, ludique, culturel, économique, on ne peut pas le faire sans une implication réelle de la pratique sportive conçue de manière à répondre à des besoins réels des populations ». Le Conseiller municipal a profité de cette occasion pour interpeller les journalistes sportifs à jouer un grand rôle dans la réussite de leurs missions. « Il faut ne pas éviter d’être en relation permanente avec les collectivités locales, les mairies, les organes dirigeants de ces mairies pour pouvoir s’informer de ce qui est fait par rapport au développement de la pratique sportive dans une localité, amener des gens à réfléchir, et informer suffisamment la population sur la nécessité ou leur droit de pouvoir bénéficier de pratique d’activités sportives adéquates », insiste-t-il avant de poursuivre, « il y a le management de la chose sportive elle-même, ceci reste un domaine de compétence dont il faut se saisir. C’est aussi votre rôle homme de média de se saisir et de s’approprier de ces concepts et de ces compétences pour pouvoir interpeler de manière efficace les dirigeants de la localité ».
La satisfaction
L’agenda déployé par le Bureau exécutif de l’AJST à l’endroit de ses membres a enthousiasmé plus d’uns. « L’innovation est à apprécier notamment au niveau du choix des thèmes. Nous avons découvert beaucoup de choses que nous ne connaissions pas avant dans l’exercice de notre fonction. Nous allons mettre en pratique ce que nous avons appris, ceci pour permettre à l’Etat de valoriser les potentialités à travers le développement du sport au Togo », s’est soulagé Roudolphe Akinsola, journaliste sportif à l’Agence Togolaise de Presse (ATOP) qui a pris part au symposium. Son confrère de Radio Metropolys, Wisdom Amah renchérit en témoignant sa gratitude à l’AJST.
« Je tiens à remercier l’AJST pour cette rencontre qui vise à mettre à jour nos connaissances. Nous avons été une fois de plus édifiés sur la déontologie à savoir toujours ses informations et s’assurer de la véracité avant toute publication, comment mettre en valeur ses contacts. Le fait de nous éclaircir sur la décentralisation et les sports, je suis satisfait de cette rencontre qui m’a apporté en termes de connaissance », s’est-il satisfait et de porter la doléance pour une régularité de ces genres d’initiatives. « Je souhaite que ces genres de rencontres soient régulières même si l’on reconnaît que les moyens financiers manquent, c’est une doléance adressée au Bureau Exécutif de notre association », a-t-il émis le voeu tout comme son confrère Roudolphe Akinsola « il faut que ces rencontres soient pérennes, périodiques et régulières afin que nous puissions réadapter notre savoir pour le bien du sport togolais ».
Les doléances ont eu un écho favorable auprès du président de l’AJST, « je suis heureux du dénouement de ces programmes et je promets que d’autres formations, ateliers, sont dans l’agenda de l’association pour les prochaines semaines à venir ». Le symposium vient clôturer l’agenda du mois d’octobre établi par le Bureau exécutif de l’AJST qui a commencé les 28 et 29 octobre derniers avec la formation de 20 journalistes de moins de deux ans de carrière professionnelle et le renforcement de capacités de 20 photojournalistes.