Candidat à la présidence de l’Union Africaine de Judo, le Tchadien Abakar Djermah Aumi peut compter sur la voix du Togo. Il a pour ambition de rendre plus compétitif cette discipline sur le continent avec comme objectif sa vulgarisation.
Dans une longue interview accordée à L’Equipe Sportive, Abakar Djermah Aumi a évoqué ses motivations en devenant candidat face à Siteny Randrianasoloniaiko, le Malgache. Construction des infrastructures, un travail à la base, compétitivité, promotion de ce sport, rayonnement sur la scène internationale, telles sont les grandes lignes du projet du président du Comité Olympique Sportif Tchadien( COST).
« En six mois ils ont construit une salle, donné les moyens et en 2018 on a organisé le championnat d’Afrique au Burundi. Trois ans plus tard, le Burundi était classé parmi les 10 meilleures équipes africaines de judo dans la catégorie des cadets et juniors. Après nous nous sommes dit que ce genre d’exemple doit prévaloir et les gens ont déclaré « Comme c’est vous qui avez pris l’initiative mettez vous au devant de la scène » et on essaie de répercuter ça un peu partout en Afrique pour que le niveau du judo remonte dans le continent. Ainsi, il y aura une bonne concurrence au niveau africain et c’est ça qui nous permettra de faire des résultats au niveau mondial. Voilà d’où est partie l’initiative de ma candidature, c’était à Tokyo en 2019 », a expliqué Abakar.
« Jusqu’à aujourd’hui je peux vous garantir que la jeune génération de dirigeants de fédérations sportives de judo sont dans cette logique là. C’est d’ailleurs pourquoi depuis le lancement, nous tournons autour d’une vingtaine à une trentaine de pays qui partagent cette vision. C’est aussi pourquoi à chaque visite dans les différents pays durant cette période électorale, nous rencontrons toujours les présidents des CNO et les ministres de sports. On l’a fait au Tchad où on a même rencontré le chef de l’État avec les collègues membres. En Ouganda, on a échangé avec le ministre des sports et le président du comité olympique, ici aussi tout comme à Abidjan », a-t-il poursuivi.
« Aujourd’hui nous sommes dans cette logique et nos États doivent soutenir le développement du sport parce qu’en faisant ainsi, ils soutiennent la jeunesse à qui ils donnent un débouché et pas que le sport. J’ai été impressionné par ce qui se passe en Côte d’Ivoire aujourd’hui parce que là-bas on a le ministre du sport et de développement de l’économie sportive, c’est ça notre vision aujourd’hui. L’Afrique doit développer l’économie sportive pour permettre à ce que la jeunesse africaine trouve du pré-emploi en attendant qu’elle soit fixée. Dans cette économie sportive, nous enlevons beaucoup de jeunes de la rue, de l’alcool, du tabagisme qui entravent leur épanouissement », a-t-il conclu.
Le président du CNO-Togo Akpaki Deladem adhère entièrement à ce projet. La preuve, il fait partie de la liste d’Abakar Djermah Aumi.
Notons que l’élection au poste de présidence de l’Union Africaine de Judo aura lieu au Sénégal le 18 mai prochain.