Nibombé Daré arrive à la tête des Eperviers. C’est fait. Du moins pour ce qui est du choix de la FTF. Apparemment le ministère des Sports et des Loisirs n’a pas souhaité s’associer à un tel choix. On a voulu laisser la Fédération s’assumer seule. Pour une des rares fois. Après le choix opéré et annoncé par la faîtière nationale du football, l’autre paire de manche sera comment s’entendre sur les clauses du contrat et surtout celle financière.
Nibombé Daré est Togolais. C’est une évidence. Mais que va-t-on lui proposer pour bien le motiver à bien faire son travail ? La question peut paraître banale et bête à première vue, mais elle vaut tout son pesant d’or. Et elle est très pertinente. On se connait au Togo. A un expatrié on donne tout sauf rien. Mais lorsqu’il s’agit d’un technicien local, c’est habituellement la croix et la bannière. Il faut déjà espérer que Nibombé Daré, parachuté à sa volonté à la tête des Eperviers, nanti de son prestigieux diplôme de UEFA Pro d’entraineur de football, trouvera les ressources nécessaires et les arguments bétons pour convaincre et persuader les autorités togolaises (Ministères des sports, des finances et de la fonction publique) de l’utilité du choix porté sur sa personne. Surtout par rapport aux clauses financières. Selon les indiscrétions, Nibombé Daré souhaiterait mettre dans son staff un adjoint, un préparateur physique et un vidéaste tous en provenance de la Belgique. C’est également en cela qu’il doit s’armer de courage et de bien aiguiser sa « mandibule » pour réussir à faire passer son projet pour le nouvel envol des Eperviers. Il est vrai que dans nos précédentes analyses, nous avions émis quelques réserves sur le choix hâtif de Daré qui pourrait lui être préjudiciable au cas où il ne réussirait pas la mission, vu qu’il n’a pas encore fait de preuves en la matière puisqu’il venait d’avoir son diplôme. Mais la FTF a décidé de lui confier la difficile mission de cornaquer les Eperviers pour une qualification à la prochaine CAN. Le Togo a déjà raté trois phases finales de CAN de football. C’est énorme et c’est très inquiétant. La dernière tentative ratée est celle de 2023 avec le Portugais Paulo Duarte qui a pourtant eu le mérite de mettre en place un groupe homogène et assez brillant dans la construction du jeu. Malheureusement, l’attaque est toujours en panne d’efficacité rendant la tâche difficile et même incompréhensible. Ce qui a obligé Paulo Duarte à jeter l’éponge après deux journées des éliminatoires du Mondial 2026. Il estimait qu’il n’aurait pas eu de chances avec les Eperviers du Togo. Il a préféré céder la place à un autre technicien.
Le choix est donc tombé sur Nibombé Daré qui l’a voulu avec avidité. Il lui revient alors de montrer et démontrer que la FTF ne s’était pas trompée en lui faisant confiance. Plusieurs anciens joueurs des Eperviers lui ont apporté leurs soutiens multiformes dont Emmanuel Adebayor. Les échéances reprennent dès le mois de septembre prochain. Il faut donc accélérer les choses et remettre rapidement l’ouvrage sur le métier. Il va falloir trouver avec célérité la solution de l’efficacité en attaque. Les artificiers que sont Kevin Denkey, Fodoh Laba, Yaw Annor, Khaleb Narey et autres Ilhas Bebou doivent retrouver leur sérénité pour marquer en sélection. Le chantier est simplement énorme. Et Daré en homme averti, doit certainement en mesurer l’ampleur et le calibre. C’est une mission difficile, laborieuse et énigmatique. Mais pas impossible. Nibombé Daré sait désormais à quoi s’attendre. Il est surtout attendu au niveau des résultats quel que soit le jeu produit.
Les Togolais ne sont pas prêts à lui concéder un brin d’espace de doute ou de flottement. La presse sportive est aux aguets et sur le qui-vive pour l’accompagner ou l’aider à couler si l’espoir ne vient pas. Les supporters sont déçus et attendent le miracle de Daré qui se doit de relever l’énigme et le défi. Le Togo doit être à la CAN 2025 au Maroc. C’est un impératif catégorique. A bon entendeur….
Dodziko