A travers une conférence de presse hier au siège de la FTF, le SG de la Fédération Togolaise de Football Hervé Agbodan a répondu aux graves accusations du sélectionneur de l’équipe nationale du Niger qui s’est plaint de l’accueil et des résultats des tests Covid avant le match de dimanche dernier.
Le 28 août dernier, le Togo affrontait le Niger pour le match aller du 2è tour des éliminatoires du CHAN 2023. Si les Eperviers locaux ont pu remporter cette première manche sur un score étriqué, c’est un autre fait qui a fait l’actualité. En conférence de presse d’après match, le sélectionneur du Mena Local Douala G. Harouna n’a pas analysé la défaite de son équipe. Mais, plutôt a cherché des boucs émissaires. Pour lui, la Fédération Togolaise de Football a traficoté les tests Covid en ciblant ses 8 meilleurs joueurs.
Devant la presse lundi dernier au siège de la FTF à Kégué, Hervé Agbodan, en étant exhaustif, nie toutes ces allégations et donne des éclaircissements.
L’organisation du Match
« Pour ce match, depuis un mois, nous avons mis en place un comité d’organisation qui a travaillé nuit et jour. Eventuellement, nous avons reçu les désignations de la CAF. Pour ce match, les arbitres étaient ivoiriens, le Commissaire est Nigerian et l’Officier Covid est Togolais. C’est avec ces désignations de la CAF que ce match a été organisé. A notre niveau, globalement, tout s’est bien passé. On attendait un peu plus de public mais ce n’est pas grave. On connaît la situation actuelle du Togo. On avait quand-même une mobilisation au dernier moment« .
L’accueil de la délégation nigérienne à l’aéroport
« Au delà de la victoire, il y a des allégations qui nous sont parvenues que nous trouvons un peu lamentable surtout de la part de la Fédération sœur du Niger. Ces éléments méritent qu’on revienne dessus et qu’on en parle un peu. Jusque là nous avons essayé de ne pas trop prendre la parole. Et laisser les officiels de match gérer toutes les situations qui se posent. Maintenant que le match est terminé, je pense que nous aussi nous avons droit à la parole pour nous expliquer sur des comportements que nous avons jugés peu orthodoxes. J’ai suivi avec intérêt les déclarations du sélectionneur de l’équipe nationale locale du Niger qui du haut de la tribune de presse qui lui a été offerte après le match, au lieu de parler de son équipe, a plutôt parlé des Togolais qu’il ne connaisse même pas et les appellent des individus« .
Les faits :
« C’était le mercredi que j’ai reçu dans l’après-midi vers 17h une note de la Fédération Nigérienne de Football m’informant que sa délégation arrive le jeudi à 10h55. Ce qui normalement dans les règles de la CAF n’est pas normal. Pour annoncer l’arrivée d’une équipe nationale, règlementairement c’est dans les 14 jours. Néanmoins, si on se dit que nous sommes dans la même sous région et qu’on peut se permettre certains comportements, on peut accepter. Maintenant, venir nous accuser d’avoir mal organisé leur arrivée, je ne pense pas. Même s’ils nous ont annoncés trop tard leur arrivée, le lendemain on a mis en place une équipe pour aller les accueillir à l’aéroport. Moi-même j’ai écrit directement à la Fédération Nigérienne de Football pour leur demander de m’envoyer la liste de la délégation. Puisqu’ils ont juste annoncé une délégation de 37 membres sans préciser qui sont ceux qui composent cette délégation. J’ai pris le téléphone et j’ai appelé le Secrétaire Général (de la FENIFOOT, ndlr). Il m’a dit que c’est un oubli et qu’il va me l’envoyer. Je vous jure, jusqu’à ce jour, je n’ai pas reçu officiellement une liste de la délégation nigérienne qui a séjourné chez nous. Ce qui n’est pas normal. Maintenant à l’arrivée, il y avait un comité composé d’officier de la Fédération notamment le chef chargé de protocole et Madame Solim qui s’occupe des accueils à l’aéroport plus Monsieur Daniel Dolayi qui s’occupe de la partie informatique au cas où nos hôtes n’arrivent pas à enregistrer leurs coordonnées dans le système, le formulaire de l’aéroport. Même s’ils m’ont appelé la veille, ils m’ont rassuré que tout a été fait, qu’ils ont les pass vaccinaux, ils ont les certificats et que tout était aux normes pour pouvoir séjourner au Togo sans problèmes. Malheureusement, le jeudi, nous étions ici en réunion du comité exécutif quand j’ai reçu un message me disant que sur les 37, il y a 18 dont les pass ne passent pas dans le système de l’aéroport. Dans les mesures sanitaires mises en place par l’aéroport, quand vos pass ne passent pas dans le système, vous êtes obligés de faire un test. Néanmoins, les médecins Dr Kouvahey et les médecins de l’aéroport ont discuté pour leur accorder une dérogation. C’est avec la dérogation d’ailleurs, qu’ils ont regagné l’hôtel. Si la délégation a perdu un peu de temps à l’aéroport, ce n’est pas la faute du comité d’organisation ou du comité d’officier d’accueil. C’est parce qu’eux-mêmes, en quittant leur pays, n’ont pas pris soin de remplir les formulaires en ligne comme cela se doit. Et même de nous signaler au cas où ils n’arrivaient pas. J’ai appelé leur SG et il m’a rassuré que tout était aux normes. S’ils qualifient nos officiers d’individus, tant mieux on l’accepte. Mais, c’est véritablement nos officiers qui étaient quand-même à l’aéroport pour les accueillir. C’est aussi nos officiers qui leur ont permis d’avoir une dérogation pour quitter l’aéroport sans les tests pour les 18 afin de se rendre à leur hôtel pour pouvoir faire le test le lendemain. Voilà à peu près ce que nous pouvons dire sur l’organisation et l’accueil de cette délégation. J’ai relancé plusieurs fois le chef de délégation et quelques membres du comité exécutif de la Fédération, ils m’ont toujours promis de régler certains soucis quand je soulève un point qu’ils ne règlent jamais. Ces éléments nous les avons et nous pouvons les mettre à disposition de la CAF au moment venu« .
Des éclaircissements sur les tests Covid
« Passer l’accueil, le reste du programme se déroulait normalement. Puisque vendredi, ils devaient passer au test. Là ce n’est plus l’Etat togolais qui les oblige de faire le test. Mais, c’est les règlements de la compétition qui disent que si vous entrez dans un pays avec un test si ce test ne peut pas couvrir les 72h qui suivent le match, vous êtes obligés de refaire un autre test Covid. Etant arrivé jeudi, même s’ils sont venus avec des tests négatifs, ça fait plus de 72 heures alors que le match se joue le dimanche. Les règlements de la CAF parlent de 72h ou 48h. Il leur fallait nécessairement faire un test le vendredi pour pouvoir tenir dans le délai. C’est le même vendredi que l’équipe nationale locale du Togo a procédé à ces tests. A la fin de ces tests, même pour payer, ils n’ont pu le faire. Ils ont fait tourner en bourrique les agents de l’INH (Institut National d’Hygiène, ndlr). Ils ont finalement décidé de payer le lendemain avant midi. Mais, ce ne fut que vers 16h, 17h, quand les agents ont dit que si vous ne venez pas payer, vos résultats ne sortiront pas. On ne va pas les tirer. On a commencé par les appeler et c’est là où, ils ont donné l’ordre à leur agent d’aller payer les tests. Le temps de payer et de tirer les tests, ça faisait vers 18h. On n’est pas au courant des résultats des tests. Puisqu’il y a un officier Covid qui a été nommé par la CAF pour gérer tout ce cas là. C’est l’officier Covid qui prend le relais et de leur notifier les résultats. Malheureusement, dans les résultats, il s’est fait que même le Commissaire au match est testé positif. Alors que c’est lui qui doit assurer normalement la coordination entre les équipes et les officiels. Maintenant, à partir de ça, accuser les responsables de la Fédération (FTF) d’avoir manipulé des résultats des tests pour éviter que leurs meilleurs joueurs ne jouent, je pense que c’est trop aller. Je n’ai même pas vu la liste des joueurs. Au niveau de la FTF, nous n’avons pas reçu la liste officielle de la délégation nigérienne pour savoir exactement quels joueurs sont arrivés et quels joueurs ne sont pas arrivés. Je vois mal comment on peut aller truqué les tests, d’ailleurs on n’a pas ce pouvoir. L’INH n’est pas un démembrement de la FTF. Je ne vois pas comment les membres de la FTF vont aller traficotés un résultat. Mais, ça ne nous a pas empêchés de les laisser. Quand les résultats leur ont été notifiés, on a eu les échos de tout ce qui a suivi. Je trouve normal que quand vous venez jouer à un match de football et qu’on vous dise qu’il y a une partie que votre délégation qui est testée positive, vous pouvez réagir n’importe comment que vous voulez. Mais après, il faut demander les protocoles qu’il faut mettre en place que de faire comme si depuis le Niger jusqu’au Togo, même si on est vacciné, même si on a fait un test négatif, les conditions de voyage ne peuvent pas faire qu’en cours de chemin qu’on ne soit pas contaminé. Et que de vrais responsables de la Fédération Nigérienne de Football nous disent que le Covid ne tue pas plus que le paludisme donc de leur foutre la paix. Il y a des règles au Togo et la Fédération Togolaise de Football ne peut pas ne pas appliquer ces règles. La CAF est allée très loin en leur permettant de faire un autre test. On a refait un test express le dimanche matin pour les 9 cas qui ont été détectés. Malheureusement, ces tests sont revenus toujours positifs. Ils sont décidés à jouer finalement. Et après, ils ont pris le temps de raconter ce qui n’est pas vrai. Ce n’est pas bien. Quand je vois le comportement du sélectionneur des locaux nigériens, je trouve dommage mais bon. C’est à lui de faire le mea culpa et dire qu’il est allé trop loin et que ce n’est qu’un match de football. C’est un match à enjeu mais dire qu’ils vont nous remettre le même coup, on ira quand-même à Cotonou pour avoir les coups« .