En l’absence de compétitions au plan national, Colombe Boxing Club (CBC), une association sportive qui a vu le jour en 2019 a organisé des combats d’exhibition le samedi 28 décembre dernier à la plage de Lomé. 10 combats de trois rounds de trois minutes chacun dans les catégories minimes, plumes, légers, mi-lourds et lourds ont été présentés au public.
Le Togo a toujours connu de grands pugilistes à l’instar des frères Balogun, Agbonson, Pico, et autres. Mais depuis plusieurs années, le noble art togolais est confronté à des problèmes de management et de personnes. Les compétitions deviennent rares et la boxe togolaise s’enlise dans une léthargie. Le gala organisé par Colombe Boxing Club qui a regroupé cinq associations sportives, AGENA, CBC, Black Stone, Maïga BC et Gant d’or, a permis aux pugilistes de se jauger et aux encadreurs d’évaluer le travail fait jusque-là. Deux matchs nuls, trois victoires sur arrêt de l’arbitre, et cinq vainqueurs aux points, sont les résultats issus de ce gala. A la fin des prestations, le constat est révélateur. « Les pugilistes manquent d’entrainements, de conditions physiques et de compétitions. A chaque séance d’entrainement, ils doivent compléter leur régime en sels minéraux, en vitamines compétitions, ce qui manque », a relevé Mamoudou Sarouna, encadreur de Black Stone. Ces manquements ont reflété sur le niveau de certains combats où les prestations n’étaient pas à la hauteur des attentes.
Les analyses de Mamoudou Sarouna sont partagées par Bruno Bruce, le vice-président de Colombe Boxing Club qui relativise. « Il s’agit d’une reprise et le niveau est hétérogène. Il y a eu quelques combats qui ont été d’une qualité exemplaire, d’autres ont été houleux. Il y a encore des progrès à faire », a-t-il constaté. Redonner vie à la boxe togolaise est le vœu des responsables de Colombe Boxing Club et pour cette deuxième manifestation de leur association, il s’agit « d’un rassemblement populaire autour des espoirs de la boxe dans les différentes catégories et il y a eu beaucoup de personnes. Nous sommes très contents. Nous voulons apporter notre part à l’éclosion de la boxe sur toute l’étendue du territoire national et la promotion des valeurs que véhicule la boxe », a expliqué, Bruno Bruce. L’encadreur de Black Stone, Mamoudou Sarouna, reste optimiste. Il appelle l’Etat à subventionner la boxe togolaise qui regorge de talents afin qu’il y ait le championnat national et d’autres compétitions au plan national.
Pour cette nouvelle année, Colombe Boxing Club veut faire bouger la boxe à travers plusieurs activités inscrites dans son agenda. « Nous comptons par la régularité de nos évènements faire remonter le niveau global de la boxe. Il y a de l’émulation, les prochaines fois, on aura plus de participation au plan national pour que les meilleurs talents puissent se mesurer et que l’émulation se fasse. Le nivellement par le haut », a annoncé Bruno Bruce qui poursuit, « nous allons organiser un titre national, en marge d’une série de combats, un gala sous une autre forme qui ne soit pas social avec un public beaucoup plus divers ». Ce gala annoncé pour le mois d’avril prochain aura pour combat phare Moèvi Arouna qui sera face à Ana Hounkpati.
Outre le volet sportif, Bruno Bruce rappelle que Colombe Boxing Club promeut un volet social qui est l’insertion des jeunes par la boxe, « en novembre, nous avons rencontré les jeunes de la rue pour leur parler de la boxe. A travers ce gala, nous voulons envoyer un message clair aux jeunes de la rue que la réinsertion est possible à travers la boxe qui n’est pas seulement un art mais un métier. C’est un métier qui se fait à la force de la rigueur, de la discipline, et qu’on peut y gagner sa vie ».
M.M.