Né le 14 août 2001, Abdoula Modi est un jeune handballeur togolais qui évolue au poste de pivot au sein du club espagnol de première division de Cuidad de Logroño .
Du haut de ses 2m11, Abdoula Modi a connu un parcours atypique, de Lomé en Espagne aujourd’hui en passant par le Portugal.Approché par notre rédaction, il a accepté répondre à nos questions pour le bonheur de nos lecteurs.
L’équipe sportive : Bonjour Abdoula Modi, merci d’accepter notre invitation pour nous parler de ta carrière. Avant de commencer pouvez-vous vous présenter à nos chers lecteurs ?
Abdoula Modi: Bonjour l’Equipe Sportive.Merci à vous de promouvoir le sport togolais. Je suis Modi abdoula Né à Lomé, Baguida le 14/08/2001. Je suis handballeur professionnel.
ES: Nous allons parler de vos débuts dans le handball. Comment est née en vous cette passion pour ce sport ?
AM: Un jour je me promenais dans les rues de Bé, j’ai vu un monsieur qui s’appelle Akoa. Le President de mon club formateur (Académie Akoa) qui m’a approché en me demandant, « est-ce que tu connais le Handball » je lui ai répondu oui seulement par le nom mais j’ai jamais joué et il m’a dit qu’ il est en train de construire un club. Qu’il voulait que je participe à son projet, et c’est comme ça que j’ai commencé a découvrir le Handball.
ES: Vous rejoignez donc le centre de M. Akoa et vous débutez votre formation. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées à cette époque ?
AM: Premièrement, la difficulté que j’avais était que j’habitais à Kpogan mais les entraînements se faisaient à Don Bosco ou au Stade Omnisport donc des fois les entraînements commençaient à 6h30. Je dois me lever très tôt le matin déjà à 4h30 pour prendre le taxi, venir à l’entraînement et encore certaines soirées, nous nous entraînons à 20h, on termine à 22h et j’arrive à la maison vers 23 heures. Je me réveillais le matin pour aller à l’école. Au début, moi-même j’étais sportif physiquement. Je devais apprendre les techniques de Handball, que j’ai adapté vite et cette même année j’ai été appelé à l’équipe nationale togolaise de Handball cadette(U17) pour une compétition de beach handball à l’Île Maurice. C’est là que les Portugais m’ont découvert.
ES: Les Portugais vous découvrent à cette compétition avec l’équipe nationale U17 en île Maurice et sont intéressés par votre profil. Comment s’est établi le premier contact avec eux?
AM: Le premier contact avec eux, il y a le manager du FC Porto qui était là ce jour et qui a regardé notre match. Il est intéressé par mon profil et après il est venu discuter avec les dirigeants car ils voulaient m’intégrer à leur formation. Les dirigeants lui ont donné les coordonnées de mon President de club, Monsieur Akoa qui a commencé la discussion avec eux. Plus tard ils m’ont envoyé une invitation d’essai et je suis parti au Portugal.
ES: Vous partez donc pour le Portugal au centre du FC Porto. Un autre monde , un autre environnement, dans quel état d’esprit avez-vous vécu ce changement dans votre carrière ?
AM: Franchement c’était un peu difficile parce que le Handball qui est ici à Porto est différent de celui que nous pratiquons à Lomé. Le niveau est un peu plud élevé que celui de Lomé . Quand je suis arrivé ils m’ont intégré à leur équipe A la première semaine mais j’ai pas pu tenir et puis après ils m’ont amené à l’équipe B de Porto. J’ai fait la demie saison avec eux, mais je ne jouais pas beaucoup. C’est là que le directeur technique de Porto m’a proposé de partir en prêt dans une équipe de troisième division nommée Nazaré. Elle voulait monter en deuxième division et était à la recherche d’un joueur à mon poste. Pour les aider à faire monter l’équipe directement, j’ai accepté .Je suis allé là-bas pour disputer les barrages.
ES: Donc vous acceptez le challenge de Nazaré et vous quittez le FC Porto. Avez-vous réussi à faire monter l’équipe en deuxième division ?
AM: Oui oui mais c’était avec un prêt du FC Porto. Car j’avais signé un contrat de 3ans avec eux.
ES: Comment avez-vous atterri aujourd’hui à Logroño en première division espagnole ?
AM: Après mon départ de Nazaré je suis monté directement dans une équipe de première division qui s’appelle Artistica de Avanca où j’ai rencontré un superbe coach qui s’appelle Obradovic qui m’a beaucoup aidé à devenir titulaire dans cette équipe. J’ai fait deux saisons là-bas et j’étais bien au top. J’étais toujours en prêt du FC Porto qui voulait renouveler mon contrat et me prêté à nouveau. J’ai refusé car j’avais beaucoup de propositions avec les grands clubs en France . Mais le FC porto ne voulait pas me laisser et il m’ont menacé de m’envoyer en équipe B. J’ai discuté avec eux et nous avons trouvé un accord. J’ai renouvelé pour 1 an et ils m’ont encore prêté à un club de première division qui s’appelle Povoa handball club. Après le club n’arrivait pas à m’enregistrer et le FC Porto voulait que je résigne avec eux. Comme j’ai refusé je leur ai proposé de résilier mon contrat pour que je signe avec leur alier Povoa. Ils ont accepté et puis nous avons mis fin à notre contrat. Je suis allé à Povoa mais les système de jeu ne me convenait pas. J’ai demandé à la direction de trouver un accord pour me laisser partir. Nous avons trouvé un accord. En ce temps j’avais des propositions du club espagnol où je suis aujourd’hui.
ES: Finalement vous quittez le Portugal pour l’Espagne où vous arrivez à Logroño. Comment jugez-vous le niveau du championnat espagnol par rapport à ce que vous avez connu au Portugal ?
AM: Oui franchement, le championnat espagnol est plus relevé que le championnat portugais.
ES: Avec Logroño vous disposez l’EHF Champion’s League, quelles sont vos performances dans cette compétition ?
AM: Oui c’était un peu difficile pour nous. Nous avons quitté la compétition au premier tour. Mais nous avons fait de bonnes prestations.
ES: Aujourd’hui quelle place vous occupez dans le championnat et quels sont vos objectifs pour la suite de la saison ?
AM: Nous sommes à la 4eme position. L’objectif c’est de retourner en Euro ligue, la saison prochaine.
ES: Du point de vue personnel es-tu satisfait de ta saison jusqu’à présent où tu aspires à mieux ?
AM: Oui oui je suis satisfait. Mais je continue à m’adapter, je ne suis pas encore totalement installé.
ES: Quels sont tes objectifs pour l’avenir ?
AM: L’objectif, c’est de jouer le plus haut possible; jouer dans les plus grands clubs européens.
ES: Nous allons parler un peu du Togo. Quel regard portez-vous sur le sport togolais en général et sur le handball en particulier ?
AM: Oui le handball Togolais n’avance pas. Nous aimerions que l’État regarde un peu du côté de cette discipline parce que dans le monde actuel c’est le Handball qui domine plus en Europe après le football. Nous aussi nous aimerions que l’État investisse dans le Handball togolais ce que beaucoup de pays africains commencent à comprendre.
ES: Quel est ton plat togolais préféré ?
AM: (rires) j’aime beaucoup Akoumé [la pâte ndlr] avec dekou et gboma.
ES: Le mot de la fin?
AM: Premièrement, je voulais vous remercier de m’avoir approché pour cet entretien ; pour savoir ce qui se passe dans les Handball. Je lance un appel à l’autorité pour venir en aide au Handball togolais.
Interview réalisée par Hervé AKAKPO