Peu à peu l’idée de la professionnalisation du football togolais fait son chemin. Le dernier Congrès de la Fédération Togolaise du Football (FTF) l’a encore entérinée. Le football togolais doit se professionnaliser. A tout prix. Et c’est le vœu ardent de tout le monde. Tous les acteurs le souhaitent avec ferveur. Dans notre précédente parution nous posions une série d’interrogations pour aller à la professionnalisation. « Mais comment y arriver ? Quels sont les préalables et les fondations à poser pour y arriver ? La décision politique seule suffit-elle pour y aller ? Quelles sont les étapes obligatoires à parcourir pour y aller ? Quel type de professionnalisme voulons-nous pratiquer ? ».
Le dernier Congrès de la FTF devrait apporter les solutions aux nombreuses interrogations. Mais les congressistes ont semblé être plus dubitatifs qu’auparavant. Pour toute réponse à leurs préoccupations il faut aller simplement à la professionnalisation offerte gracieusement par l’autorité suprême. C’est un cadeau du ciel qui ne saurait être refusé. Il faut simplement accepter et acclamer avec bravoures, vigueur et sourire. La manne va désormais tomber avec 70 millions de francs CFA pour les clubs de Ligue 1 et 60 millions de francs CFA pour les clubs de Ligue 2 pendant trois saisons que va durer l’expérimentation. Après, chaque club constitué en société sportive pourra se prendre en charge. Naturellement il sera créé une Ligue Professionnelle pour gérer les compétitions en Ligue 1 et Ligue 2, alors que la FTF se chargera des sélections nationales et du football amateur dans les divisions inférieures et les compétititions des dames. Somme toute, la FTF est déchargée de l’organisation des championnats d’élite pour se consacrer aux sélections dans les différentes catégories. La situation que certains déplorent dans l’initiative de la professionnalisation, c’est surtout la décision non dite de refonte de certains clubs en évoquant la clause jugée absurde d’un club par préfecture à l’intérieur du pays. Mme le Ministre des Sports et des Loisirs, Médecin-Colonel Lidi Bessi-Kama ne décolère pas. Elle tient fortement à ses réformes qu’elle a engagées avec sacrifice et témérité. Elle avance à grand pas même contre vents et marrées. Elle poursuit son but et ses objectifs, en demeurant droite dans ses bottes, estimant que « c’est l’inconnu qui fait peur ».
Il faut prendre le risque d’aller à cette professionnalisation en acceptant la trajectoire tracée par le gouvernement et l’autorité suprême. Une chose est certaine : nous sommes à la phase d’expérimentation de ce projet. Et à l’issue de cette phase, au terme de la saison 0, il conviendrait de faire une analyse approfondie en vue de tirer les conclusions qui s’imposent. Professionnalisme oblige ! Allons-y seulement…
Aimé EKPE