Lomé, la capitale du Togo, abrite depuis ce lundi 24 février, un forum international sur la contribution de la psychologie dans la prévention et gestion des crises dans les équipes sportives. Organisés par le ministère des Sports et des Loisirs, les travaux de Lomé, axés sur le thème : « la contribution de la psychologie dans la prévention et gestion des crises au sein des équipes sportives et dans la construction des performances sportives individuelles et collectives » permettront aux acteurs, in fine, de regarder, au-delà des performances brutes et des statistiques, pour comprendre les ressorts invisibles qui façonnent les succès et les échecs sportifs.

Ayant pour cadre l’auditorium du ministère de la santé et de l’hygiène publique, ce forum international dont l’ouverture est présidée par Dr Lidi Bessi-Kama, ministre des Sports et des Loisirs réunit, pendant deux jours, des dirigeants de Fédérations sportives, Directeurs Techniques Nationaux (DTN), sélectionneurs nationaux, présidents de Commissions, psychologues, responsables d’institutions de formation sportive, chercheurs, sportifs, et religieux, entre autres.

Pour la patronne du secteur au Togo, le sport, dans toutes ses dimensions, est un puissant révélateur de l’humain. Mieux, un espace où se déploient les aspirations, les émotions, les rivalités, les doutes et les dépassements de soi. Aussi, renchérit-elle, il est, à bien des égards, un terrain où les crises surviennent, parfois brutalement, mettant à l’épreuve non seulement les capacités physiques, mais surtout les ressources mentales et émotionnelles des athlètes et des équipes.

D’où justement toute la pertinence de ce forum qui, indique Dr Lidi Bessi-Kama, engage les acteurs du monde sportif, dans toute leur composante, à repenser la place de la psychologie dans le sport, non comme une simple aide ponctuelle, mais comme un levier stratégique au cœur du développement des athlètes et des équipes.
« Dans toute aventure sportive, il y a des moments de doute, des instants de tensions, des fractures qui peuvent émerger entre les joueurs, entre un entraineur et son équipe, entre un athlète et son propre parcours. Ces crises, si elles ne sont pas anticipées et gérées avec intelligence, peuvent compromettre des carrières, briser des ambitions, ruiner des efforts de plusieurs années », a laissé entendre le ministre des Sports. Or, poursuit-elle, la psychologie offre des outils précieux pour prévenir ces crises. De même qu’elle permet de comprendre les dynamiques de groupe, d’identifier les signes avant-coureurs des conflits, d’instaurer des mécanismes de régulation et de dialogue
En clair, « elle nous apprend que derrière chaque tension, il y a des émotions non exprimées, de frustrations accumulées, des besoins non satisfaits », a-t-elle renchéri. Ceci, tout en martelant, pour ce faire, l’écosystème sportif se doit de s’outiller en vue d’avoir une compréhension profonde de l’humain, de ses mécanismes psychologiques et de ses comportements. Tout cela, dans le but de gérer au mieux les crises au sein des équipes, qu’elles soient liées à des blessures, des tensions internes, des pressions externes ou des échecs temporaires.
Ainsi donc, ce rendez-vous de Lomé, explique le ministre des Sports, rappelle que «la psychologie est un bon allié des succès sportifs et doit, à ce titre, devenir un pilier central de la préparation des athlètes, en complément de l’entraînement physique et technique. D’où son exhortation à l’intégration, de manière méthodique, de la préparation psychologique dans les programmes de développement des athlètes. Cela, de sorte à leur permettre de maximiser leur potentiel athlétique et d’en faire un outil d’excellence dans la gestion des émotions et dans la création de la performance sportive.

Après la première journée, consacrée aux communications sur la psychologie et ses applications au service du sport, suivies de plages de discussions-débats, ce forum international de Lomé prend fin ce mardi 25 février par le reste des communications, suivie d’ateliers pratiques d’interventions psychologiques.
Pour rappel, les communications sont animées, en présentiel et par zoom, par près d’une dizaine d’experts chevronnés venus, outre le Togo, du Mali, du Ghana, du Maroc ou encore d’Afrique du Sud.
Cyrille PESSEWU