Amegbleto Kouakou fut un footballeur exceptionnel avec une qualité tranchée : les coups francs. Il donnait du tournis aux gardiens adverses.
On l’appelait « Coup sec », pour souligner la puissance de ses tirs sur balle arrêtée. Amegbleto Kouakou était en effet redoutable sur ces situations de jeu. Chaque fois qu’il y avait un coup franc pour son équipe, les adversaires étaient pris d’épouvante car « Coup sec » leur ferait certainement mal.
Un match mémorable
L’un des hauts faits de « Coup sec » fut ses performances au cours du match amical entre le Togo et la Côte d’Ivoire en 1954 à Lomé. En un quart d’heure, la sélection togolaise avait fait du mal aux pachydermes venus d’Abidjan. Amegbleto Kouakou était à la baguette et ses « coups secs » n’avaient laissé aucun répit aux adversaires ivoiriens. Score final : 7-3 en faveur du Togo. Les frappes plus puissantes que des « Exocet » avaient fait trembler les hôtes.
Une fin tragique et prématurée
Ancien joueur du Real de Lomé, de l’ASPTT et de l’Essor de Lomé, Amégbléto Kouakou joua aussi à Sokodé mais également en terre ghanéenne où il fut d’ailleurs agent de la police locale.
Revenu plus tard au Togo, il est embauché au Port autonome de Lomé. Mais un jour de l’an 1977 alors qu’il se rendait à « Vespa », motocyclette de fabrication italienne, à son lieu de travail, « Coup sec » fut fauché aux environs de l’hôtel Le Bénin, actuel Hôtel Lebene, en bord de mer, à côté de l’ancien palais de la présidence.
Amégbléto Kouakou ; la terreur des défenses, meurt sur le coup et le chauffard disparut dans la nature. De la même manière que Gabriel Anator, cette force montante du football togolais, mort tué en juillet 1975 dans les mêmes conditions, à la plage de la Poudrière, alors qu’il cherchait un taxi pour se rendre au Port où il était un ouvrier.
Pour les connaisseurs, « Coup sec » était un charmant sportif dont les exploits étaient unanimement salués par le public sportif d’alors.
Ekoue SATCHIVI