Les Éperviers du Togo seront en regroupement à partir de dimanche prochain pour préparer les 7e et 8e journées des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.
Même si, mathématiquement, le Togo n’est pas encore éliminé avec 4 points en 6 matchs, il paraît évident que l’objectif principal devrait être de profiter de ces derniers matchs pour poser les bases d’un groupe solide et solidaire en vue des éliminatoires de la CAN 2027, désormais la grande priorité.
C’est dans ce contexte que l’on s’attendait à un véritable rajeunissement de l’effectif, afin de profiter de cette fenêtre internationale pour préparer l’avenir.
La récente liste dévoilée par le sélectionneur national Daré Nibombé suscite cependant de nombreuses réactions. Si l’on note la présence de quelques jeunes visages prometteurs, certaines absences marquantes interrogent, notamment celles de joueurs en grande forme, qui correspondaient pleinement à l’idée d’un renouveau générationnel.
Josué Doke, l’un des grands oubliés
À 21 ans, Josué Doke réalise un début de saison impressionnant avec le Narva Trans en D1 estonienne : 8 buts et 1 passe décisive en championnat. L’ancien international U20 ne cesse de progresser et apparaît aujourd’hui comme l’un des profils offensifs togolais les plus réguliers en Europe. Sa capacité à jouer dans plusieurs registres (neuf, ailier) en fait un atout offensif intéressant. Pourtant, il ne figure toujours pas dans les plans de Nibombé.
Loïc Bessilé, un cadre à Trenčín laissé de côté
Autre absence marquante : Loïc Bessilé. Le défenseur central, titulaire indiscutable et capitaine de l’AS Trenčín en première division slovaque, a disputé tous les matchs de son club cette saison, avec 90 minutes complètes à chaque fois et un but marqué récemment. Âgé de 25 ans, il représente exactement le profil de joueur en pleine maturité, expérimenté à l’international, et prêt à prendre des responsabilités. Son absence, dans un contexte où le secteur défensif togolais cherche de la stabilité, est difficilement compréhensible.
Augustin Drakpe, un profil polyvalent écarté
À 22 ans, Augustin Drakpe enchaîne également les titularisations au FC Dordrecht, en deuxième division néerlandaise. Sa polyvalence défensive, capable d’évoluer en tant que latéral droit ou défenseur central, aurait pu être un atout de poids dans un groupe en reconstruction. Là encore, malgré son temps de jeu et sa progression constante, il n’a pas été convoqué.
Un discours de rajeunissement contredit par les faits ?
Dans cette liste, on retrouve pourtant des éléments plus âgés comme Mawouna Amevor (33 ans) ou Emmanuel Hackman (30 ans), dont les performances actuelles ne semblent pas aussi convaincantes. Leur présence, bien qu’explicable par l’expérience, semble en contradiction avec l’objectif de rajeunissement de l’effectif. Si l’encadrement technique justifie la convocation de certains vétérans comme Alaixys Romao (41 ans) pour son leadership et sa dimension mentor, d’autres choix apparaissent plus flous.
Une stratégie qui doit encore convaincre
Si Daré Nibombé a affirmé sa volonté d’insuffler une nouvelle dynamique à l’équipe nationale, les choix effectués dans cette liste peinent à rassurer pleinement. Les jeunes performants sont encore trop souvent laissés de côté, au profit de profils expérimentés mais discutables sportivement.
Pour que ce projet de transition soit crédible et cohérent, il semble indispensable d’accorder davantage de place aux joueurs en forme, même s’ils évoluent dans des championnats dits « moins médiatisés ». L’avenir de la sélection togolaise passe par un savant mélange entre jeunesse prometteuse et expérience solide , un équilibre que le staff national doit encore réussir à atteindre.
Hervé AKAKPO

