Il est administrateur civil principal de classe exceptionnelle, administrateur de sports. Durant presque 15 ans, il fut Directeur des sports scolaires et Secrétaire général de la FTF. Directeur de cours de la Solidarité olympique au CIO auprès du Comité National Olympique Togolais, David Hyppolite Kossivi Reinhardt, pose son regard sur le mandat de Guy Akpovy et de son équipe à la tête de la FTF (Fédération Togolais de Football). C’est un regard sans parti pris…
Que retenir de l’équipe qui finit son mandat ?
Les Togolais ont une habitude, c’est que quand une nouvelle équipe arrive, elle fait souvent table rase. Elle ne veut pas collaborer avec les anciens. Et c’est ce qui s’est passé. Autrement, il y a des hauts cadres ici au Togo qui pouvaient aider cette fédération. Mais la réalité était que, ils ont manifesté le désir de ne pas travailler certaines personnes. Par exemple, moi, je suis un cadre formé par la FIFA, je suis comme on le dit, une intelligence de football et avec mes références. Donc personne n’a voulu m’associer pour que je leur apporte mon expertise. D’abord, pour qu’une fédération travaille normalement et marche, il faut un plan de travail. J’ai trouvé que l’équipe qui est là n’a pas eu un plan de travail. Et je le dis en connaissance de cause et tout le monde le sait. Je m’en vais citer que dans cette fédération qui finit son mandat, il n’y a pas eu un championnat U17, U20, pourtant on s’engage dans des compétitions interafricaines de U17 et U20. Ce n’est pas normal. On doit associer les clubs dans la préparation et l’organisation des championnats U20. C’est un exemple que je donne. Je m’en vais vous donner un exemple de ce que fait Claude Le Roy avec les Graines du Togo. Moi je ne vais pas le ménager. Ce qu’il fait là il ne peut pas le faire en France. C’est la pagaille. J’ai appris que l’argent de Graines du Togo vient de la Brasserie BB Lomé, elle aurait pu donner ça aux clubs et leur assigner un programme afin qu’ils organisent un championnat U20. Maintenant ils ont sélectionné des Togolais dans les rues sur le tas, pour les appeler Graines du Togo. Ce n’est pas un travail réfléchi. Et on prend cet argent pour emmener les jeunes en France pour aller faire quoi ? Ils ont eu quels résultats ? J’entends parler encore des Graines du Togo au lieu que ce financement soit versé aux 14 clubs de la première division et leur demander d’organiser un championnat U17 à partir des ligues ainsi de suite. C’est ce qui avait été fait au temps de Rock Gnassingbé, avec les championnats U17, U20 dans les ligues. Il y a une subvention qui est accordée aux ligues pour organiser les championnats des jeunes. Est-ce que l’équipe qui est là actuellement peut dire qu’elle a organisé un championnat de jeunes ? Non. On ne peut pas développer le football dans un pays s’il n’y a pas de championnat de jeunes, parce que, on doit renouveler le stock de joueurs de plus de 20 ans qui est là actuellement. On ne renouvelle pas. Ce qui fait que nous enregistrons des contre-performances. On ne peut pas concevoir que nous qui sommes Mondialistes, que nous recevions Les Comores, qui viennent nous battre sur notre terrain ici, c’est du jamais vu.
Et puis, il faudrait aussi que le championnat national de première division soit organisé dans un calendrier régulier, digne de ce nom. On ne peut pas quand l’équipe nationale a match, on suspend le championnat. Les équipes n’ont pas que 11 joueurs ou 15 joueurs ou 18 joueurs. Si je comprends bien, dans chaque club de première division, ils ont retenu à leur niveau 25 joueurs. Si le championnat n’est pas joué régulièrement, ça ne permet pas aux joueurs de jouer et d’être rodés pour les compétitions internationales. Donc il y a des failles.
J’ai appris aussi que les commissions ne travaillent pas. Normalement il doit y avoir un audit des commissions. Est-ce que les commissions d’homologation, d’organisation, de sanction, travaillent normalement ? Moi j’ai trouvé non. Puisque des fois quand il y a des litiges, il y a des réserves, avant que les commissions ne se prononcent, ça prend beaucoup de temps. L’exemple est là que le championnat de de D3 organisé, il y avait eu des réserves, mais il parait que jusqu’à ce jour, les réserves ne sont pas encore jugées et la finale n’est pas encore jouée. C’est des manquements. Des fois, il y a des compétitions, il n’y a pas de règlement, or les textes disent qu’avant le début de toute compétition, les clubs doivent recevoir deux semaines plus tôt, les règlements. Et ces règlements permettent aux clubs de se mettre à jour vis-à-vis des textes en vigueur. Il y a des cadres de football dans ce pays qu’il faut associer pour pouvoir réussir la promotion du football que nous recherchons dans le pays.
Maintenant l’équipe nationale, tout le monde sait que la Fédération n’a pas la main mise sur Claude Le Roy, il fait ce qu’il veut. Toute la population togolaise, les 30.000 spectateurs à Kégué ont crié haro sur lui mais il est encore là. Preuve que la fédération n’a pas la main mise sur l’entraineur, alors que c’est elle qui est l’employeur de ce dernier. Alors, voilà certains manquements dont nous pouvons fait état.
J’aurais voulu que la FTF ait la main mise sur l’entraineur, qu’il y ait des championnats de jeunes, faire un audit des commissions, et mettre dehors ceux qui ne travaillent pas. Et donc, il faut mettre « the right man at the right place ».
Conseils pour les congressistes de Janvier 2020…
Comme conseils, il faut s’en tenir aux textes de la FIFA. Comme Gianni Infantino l’a dit, le football aujourd’hui, c’est une affaire de professionnalisme. Le professionnalisme, ce n’est pas seulement sur le terrain, c’est dans l’administration aussi. Il faudrait que nous ayons une bonne administration professionnelle. Il faudrait que ceux qui sont appelés à travailler dans l’administration de la fédération soient des gens formés, avertis et des professionnels. S’il n’y a pas ça, il y aura toujours des défaillances.
Réalisé par M.G