Le 18 mai prochain au Sénégal, le Judo africain va élire un nouveau président. Abakar Djermah Aumi, le Tchadien et Siteny Randrianasoloniaiko le Malgache sont les deux candidats en lice. A quelques jours des élections, le premier tire d’ores et déjà la sonnette d’alarme concernant l’organisation du processus électoral.
Lors d’un entretien avec L’Equipe Sportive, Abakar Djermah Aumi a révélé la partialité dans l’organisation de ces élections au niveau de la commission mise en place.
« Effectivement, l’organisation n’est pas équitable à nos yeux et nous nous sommes plaints pendant plus d’un mois à plusieurs raisons et beaucoup de pays qui soutiennent notre candidature ont organisé des points de presse pour soutenir cette vision là. Nous avons reçu le 04 mai, un courrier signé par le président de la fédération internationale de judo et son secrétaire général qui reconnaissent qu’il y a un problème au niveau de cette commission et qu’ils vont interpeller le président de l’Union Africaine de judo pour qu’il prenne ses responsabilités afin que cette commission soit transparente et impartiale », a-t-il déclaré.
« Le problème est à deux niveaux. Les statuts à l’article 8.10 prévoient « la commission de vote dont les missions sont définies dans les statuts doit vérifier la qualité de chaque pays à avoir le droit de vote et organiser le vote » et celle-ci doit être mise en place la veille des élections. Le souci aujourd’hui avec la commission de l’Union Africaine de judo c’est qu’on a mis en place une commission électorale qui est complètement différente de la commission de droit de vote. Celle mise en place aujourd’hui a le pouvoir de disqualifier des candidatures alors que nulle part dans les statuts on a mis des procédures de disqualification des candidatures, le problème est à ce niveau aujourd’hui », a ajouté Aumi.
« Secondo, cette commission est composée de quatre pays (le Mali, la Tunisie, le Gabon et le Rwanda). Comment pouvez-vous mettre dans cette commission quatre pays qui soutiennent déjà un candidat de manière officielle alors qu’on parle de transparence et d’impartialité. Ça pose un problème au niveau éthique et moral. Le président de la fédération du Rwanda a fait une vidéo de propagande qui circule partout pour son allégeance au candidat Siteny et appelle les gens à voter pour lui. La même chose s’est passée au Zimbabwe tout comme le Mali et la Tunisie, vice présidente l’actuel exécutif. Si on veut mettre une commission transparente et équitable il devrait avoir deux personnes dans le camp de Siteny et deux autres dans mon camp ou quatre personnes qui sont complètement neutres. L’Afrique, ça fait 52 pays quand-même et on peut trouver d’autres qui ne se sont pas prononcés qui peuvent constituer la commission », a-t-il conclu.