Visiblement, la démarche ayant conduit à la signature de contrat entre Puma et la FTF en Février 2021 et son officialisation ce Vendredi 12 Novembre 2021, par la FTF et l’équipementier allemand, ne fait pas l’unanimité jusqu’au sommet de la gestion des Sports au Togo. C’est le constat que l’on pouvait faire. Preuve de ce grain de sable qui peut sembler pour certains comme une défiance puisque la cérémonie a eu lieu malgré une injonction de la ministre des Sports et des Loisirs d’y sursoir le temps que ses services ainsi que ceux du ministère des Finances ne donnent leur avis sur le contrat.
Pour toute position de la ministre des Sports, il y a lieu de retourner sur la lettre N°1760/MSL/CAB/21 en date de ce Vendredi 12 Novembre 2021, visiblement envoyée à l’instance faitière du football togolais, avant la tenue de la cérémonie.
En effet, pouvait-on lire dans le document, « Faisant suite à votre correspondance, citée en objet, par laquelle vous avez bien voulu mettre à ma disposition et ce, sur ma demande, le contrat de partenariat entre l’équipementier PUMA et la fédération togolaise de football (FTF) et de votre intention de le signer, ce vendredi 12 novembre 2021, j’ai honneur de rappeler que la FTF n’est qu’une fédération délégataire d’une partie des compétences de l’Etat au même titre que les autres fédérations sportives nationales, conformément aux dispositions du décret n°2015-081/PR du 04 novembre 2015 fixant les conditions d’octroi de l’agrément aux associations et fédérations sportives et définissant les modalités de délégation de pouvoir aux fédérations sportives nationales (articles 5 à 8 du décret susvisé) ». Et, poursuit Dr Lidi Bessi-Kama, « A ce titre, elle ne saurait engager l’Etat sur un contrat sans que les termes dudit contrat ne soient connus et discutés d’avance par l’ensemble des acteurs étatiques concernés, notamment le ministère des sports et des loisirs et celui de l’économie et des finances. Bien plus, le ministère des sports dont j’ai la charge n’a reçu le contrat que dans la journée du mercredi 10 novembre 2021 en version anglaise alors même que notre langue de travail dans notre pays est le français. L’intervalle de temps séparant la date de réception du contrat et celle prévue pour sa signature est si court qu’il n’a pas permis à mes services techniques d’étudier ledit contrat », avant de finir, « En conséquence, je vous demande de sursoir à la cérémonie de signature de ce contrat, prévue ce 12 novembre 2021 et de la renvoyer à une date ultérieure en vue de permettre aux ministères chargés des sports et des finances, non seulement de l’examiner minutieusement, mais de vous donner leur avis sur la conduite à tenir ».
Va-t-on vers un premier bras de fer Ministère des Sports (Version Bessi Kama)-FTF(Version Akpovy) ? S’il est vrai comme le dit certains que le contrat n’a pas été signé aujourd’hui mais en Février 2021 et que c’est d’ailleurs fort de ce contrat que Puma a jusqu’alors habillé les Eperviers locaux au dernier CHAN, pourquoi c’est maintenant que le ministère a jugé utile de faire cette sommation ? Aujourd’hui que le contrat est signé et officialisé, à quoi doit-on s’attendre ? Une mise entre parenthèse du contrat, le temps que les deux ministères précités ne se prononcent dessus ? Et comment ce serait possible sans action en justice de l’autre partie, c’est-à-dire celle de l’équipementier quand on sait qu’on est en pleine exécution du contrat avant qu’une quelconque interruption n’intervienne?
C’est là une situation qui n’est pas la première dans le football togolais. Un coup d’œil rapide dans le rétroviseur laisse voir celle autour d’une signature de contrat de Macron avec la FTF en 2017. Un bras de fer qui, selon certaines informations aurait obligé la FTF à honorer son engagement vis-à-vis de l’équipementier, en versant la somme de 200 millions de F cfa sur ses fonds propres, l’Etat se refusant d’honorer un tel engagement qui n’avait pas eu sa caution, vu qu’il y aurait d’autres dossiers comme ceux de Puma, Errea, … sur la table et qui seraient à l’époque plus intéressants en terme de coût pour le trésor public togolais.
On attend de voir jusqu’où ira ce feuilleton.