Un atelier séminaire a réuni, ce jeudi 20 avril à Lomé, des journalistes sportifs du Togo. Initié par l’Association des Journalistes Sportifs du Togo (AJST), à l’occasion de la célébration de son Jubilé d’or, cet atelier axé sur le thème :« Les genres d’opinion : aperçu et appropriation» et dont l’ouverture a été présidée par le Prof Akodah Ayewouadan, le ministre de la Communication et des Médias vise à permettre aux participants d’aiguiser leurs connaissances sur cette pratique journalistique qui attire davantage l’opinion, suscite le débat mais dont les professionnels s’en délectent très peu.
Depuis le 1er mars dernier, l’Association des Journalistes Sportifs du Togo (AJST) est en fête. Crée en 1973, cette organisation corporatiste célèbre, cette année, son Jubilé d’or. Au menu des activités concoctées pour célébrer ce demi-siècle d’existence, un atelier séminaire qui a réuni ce jeudi à Lomé, une cinquantaine de journalistes sportifs des médias publics et privés à travers le pays.
Ce séminaire, a expliqué Sylvestre GOUNOUBOU, Président le l’AJST, est pour chacun de nous, un challenge. En choisissant ce thème, précise t-il, nous avons fait le choix de nous mettre à l’épreuve, de nous secouer dans notre confort des sentiers battus de reportage d’actualité afin de frayer de nouveaux sites.
« C’est une lapalissade de dire que la presse sportive nationale n’attire très peu des genres d’opinion. Elle ne propose aux consommateurs que presque la même façon de traiter l’information sportive (…). Mais on peut faire quelque chose de plus, qui va attirer davantage le public et aider l’opinion à comprendre les enjeux et les défis liés à l’actualité sportive », a indiqué M. GOUNOUBOU.
S’il admet qu’il est important que les pratiques professionnelles des journalistes sportifs se diversifient, et que les genres d’opinion sont un levier important sur lequel on peut agir, le Président de l’AJST a vivement souhaité que chaque participant s’engage assidûment au cours des travaux essentiellement pratiques de sorte à en sortir avec des compétences, quoi que basiques. Car, rassure t-il, « l’AJST reste convaincue que c’est par la qualité de ses productions que la presse sportive peut s’imposer à l’opinion, forcer leur respect et ainsi attirer les bailleurs et annonceurs ».
Se félicitant de l’initiative qui se veut pédagogique et instructif, le ministre de la Communication et des Médias a expliqué que le Sport est un phénomène de société et une industrie. Et en tant que tel, il doit être accompagné par des personnes averties, pour dit-il, placer leur opinion sur ce phénomène de société tant sur ses qualités que sur ses faiblesses, mais en ayant en ligne de mire la volonté de faire progresser ce phénomène de société. C’est donc pour cela que « le journalisme sportif est un maillon essentiel pour le sport dans quelque pays que ce soit », a indiqué Prof Akodah Ayewouadan.
Et d’être plus pédagogique :« Hier, des noms ont fait l’histoire de la presse sportive togolaise. Mais aujourd’hui, nous sommes dans le présent et notre culture nous impose de faire mieux que les prédécesseurs. Mais attention ! Il ne s’agit pas de rabaisser ce qui a été fait. Le changement, qui est un chose immuable de la vie n’a pas pour objet de défaire ce qui a été fait, mais c’est de proposer quelque chose de nouveau pour éclaircir ce qui a été fait. Notre défi est celui-là. Comment nous faisons pour honorer les illustres journalistes qui nous ont précédés et qui ont fait en sorte que le journalisme sportif soit porté au pinacle dans notre pays. Et pour cela, nous avons les clés. La déontologie est une clé, le professionnalisme en est une autre, de même que la formation de façon continue », a-t-il déclaré.
S’agissant de la pertinence du thème, le ministre de la Communication et des Médias qui, convient-il de le rappeler, est le Parrain de ces cinquantenaires de l’AJST estime que les genres d’opinion dans le journalisme ne sont que trop rare dans notre pays. Or, renchérit-il, ce sont ces exercices qui permettent de positionner le journaliste lui-même, sa vision ou sa vue sur la société sportive dans laquelle il vit, et par sa chronique ou son billet, ouvre le débat. « Nous assumons être dans un pays démocratique et c’est parce que nous sommes un pays démocratique que seule la contradiction, le débat permet à un pays d’avancer, le contradictoire permet à un pays d’avancer et de se développer mais tout en respectant les règles de l’art. Je crois que c’est un défi. Et aujourd’hui la célébration du jubilé d’or de l’AJST nous offre cette opportunité de faire cette introspection, de nous interroger sur ce qui a été déjà fait et de ce que l’on est capable de proposer pour améliorer l’existant pour contribuer à la construction de l’histoire du journalisme sportif », a déclaré Prof Ayewouadan.
Et de conclure en levant un coin de voile sur la recette qui s’impose pour relever ce défi : « On fait du sport pour avoir peur, mais dominer la peur, pour être fatigué, et apprendre à triompher de cette fatigue et pour affronter les difficultés et finalement essayer de les vaincre. C’est vers ces règles sportives qu’il nous faut tendre, nous poser des défis encore plus élevés, nous préparer pour pouvoir faire face à ces défis et finalement les surmonter. Tout ceci, notre volonté, c’est de gagner, peu importe le sujet sur lequel nous nous positionnons. Mais pour gagner, combien faits pour s’entraîner dur? Si l’on veut gagner, il faut se préparer. Et la préparation, je pense que la célébration de l’AJST vous l’offre en vous permettant de revenir sur ces fondamentaux. S’entraîner, s’entraîner et s’entraîner. Se remettre en cause et puis finalement avoir les atouts, moyens et capacités de pouvoir gagner ».
Pour rappel, ce séminaire donne le ton aux activités de célébration du jubilé d’Or de l’AJST qui s’étendent sur toute l’année. Il s’agit d’activités festives mais principalement des rencontres d’échanges et de réflexions destinés à creuser l’abcès pour l’essor des sports et de l’épanouissement des journalistes.
De façon spécifique, il aura des colloques sur la contribution de la presse sportive à la paix et la cohésion sociale, dans les sports et dans les médias, des activités sportives et la deuxième édition de la nuit des arts martiaux. L’apothéose sera la nuit du mérite sportif. Une soirée de récompense au cours de laquelle seront attribués des Trophées de Mérite AJST en reconnaissance des performances des athlètes et des personnalités. Bref, célébrer l’Excellence dans le journalisme sportif.
Cyrille PESSEWU