Deux matches, deux défaites dans le Tournoi de l’UFOA-B au Ghana. Les U17 du Togo s’apprêtent déjà à retourner au logis. Le dernier match contre le grand Nigeria sonnera simplement comme anecdotique. Oui ! Le Togo a déjà fait ses adieux pour la qualification à la CAN de la catégorie. Il ne pouvait en être autrement. Et pour reprendre le consultant camerounais en football, Joseph-Antoine Bell à l’égard du Togo depuis 2002 au Mali : « L’excellence a un prix. Ou bien on la veut ; ou bien on ne la veut pas. » Elle ne se marchande pas. Mais elle arrive toute seule par le travail et l’abnégation. Dans la vie il faut savoir ce qu’on veut. Mais en même temps il faut aussi savoir comment le vouloir et avec quelles armes aller à la bataille ou à la guerre. Tout semble toujours si simple au Togo… Le football est également devenu une science qu’il faut assimiler pour oser la pratique. Sans l’apprentissage préalable et rigoureux, il n’y a pas de résultats possibles qui conduisent à la perfection. Le football togolais est gangrené par le seul et même mal qui le ronge depuis des lustres. C’est le problème de préparation ou plutôt l’impréparation dans laquelle on est toujours empêtré. Nous avons toujours attiré l’attention des autorités sur le danger que le Togo court en voulant toujours construire son football par le toit. Tel un château de carte, il va naturellement s’effondrer. Au Togo on refuse toujours de regarder le problème de face. On le contourne à loisir et avec plaisir jusqu’à ce que le pire nous arrive. En allant à ce tournoi de l’UFOA-B, tout le monde savait pertinemment que les Eperviers allaient être déplumés complètement. Sans armes, sans préparation adéquate et scientifique, il n’y avait rien à espérer de ces jeunes enfants jetés en pâture. Les différents regroupements effectués n’ont servi à rien. Pas de vision. Pas d’ambitions. Pas d’objectifs. « Allez-y jouer et revenez avec la victoire. » Avec un tel discours, aucun message n’y est contenu. Tout est creux. Cela ne signifie rien du tout. Sinon on vous demande seulement d’aller vous amuser. On en avisera et on appréciera après. Tout se fait au petit bonheur la chance. Comment fait-on la sélection de ces jeunes ? Il n’y a pas de compétition de jeunes qui permettent de jauger de la forme et des performances réelles des jeunes. Ils sont ramassés dans les rues ou dans les centres de formation dont la plupart sont en manque de repère. Ensuite ils sont jetés dans la « jungle » du nid des Eperviers. Et ils sont contents de faire désormais partie de la sélection togolaise. Et leur rêve grandit dans l’anonymat jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils ont été bluffés par un staff technique également en manque de repère.
Le problème réside également dans le choix du technicien pour cornaquer ces jeunes. Le travail sur les jeunes exige d’avoir une spécificité et une spécialité dans la conduite des catégories. Ce n’est pas parce qu’on fait certains résultats chez les séniors qu’on est outillé pour encadrer les jeunes. C’est peu de dire que la FTF a fait un mauvais casting sur ce plan. Maurice Noutsoudjin à la tête de la sélection des U17 est une faute grave et une aberration. Osons le dire avec courage et responsabilité. La culture et la philosophie de la formation des jeunes n’y sont pas avec lui. Pas plus qu’avec Ametokodo Messan, le sélectionneur des U20. Nous aurons malheureusement les mêmes résultats que ce que nous connaissons avec les U17.
Le troisième élément est le manque criard de moyens pour gérer les sélections de catégories inférieures. Les moyens n’existent pas pour que la Fédération puisse planifier et programmer les compétitions des jeunes et les préparatifs des différentes sélections de catégories inférieures. Tout ceci fait inévitablement le lit des désillusions pour une élimination précoce à chaque compétition. Comme d’habitude les Togolais n’ont que leurs yeux pour pleurer. Et après on ne tire aucune leçon, aucun enseignement de ces situations chaotiques. Demain on prend les mêmes et on recommence pour aboutir aux mêmes résultats. Cela nous renvoie certainement au « Mythe de Sisyphe » .
Dodziko