L’auditorium de l’université de Lomé a servi de cadre les 25 et 26 novembre 2021 à un colloque international sur la gouvernance du sport dans une perspective de progrès, de développement et de gestion pertinente. Des sommités du droit et des organisations sportives d’Afrique et d’ailleurs se sont donné rendez-vous pour réfléchir aux nouveaux enjeux de la gouvernance du sport sur le continent. C’est un colloque qui fera date vu la qualité et la richesse des échanges. C’est un nouveau jour qui s’est levé pour la gouvernance du sport en Afrique. Les résultats sont attendus, ils suivront sans doute.
Le colloque de Lomé est la prise de conscience de l’intérêt que revêt le sport ces temps-ci dans les sociétés humaines. Au lieu qu’il soit uniquement le lieu des querelles et des problèmes entre acteurs, ce colloque veut inscrire le sport dans une approche plus prometteuse en mettant en lumière les enjeux et défis auxquels la gouvernance du sport africain est confrontée. Faire du sport un secteur pourvoyeur d’emplois et source de progrès, voilà la grande ambition ultime.
Une thématique d’intérêt
Le colloque a retenu l’attention par la richesse et la variété des thèmes développés et la qualité des communicateurs. D’un thème comme « les enjeux modernes du droit sur les associations sportives et sociétés sportives » à ceux tels « le Sport scolaire et universitaire en Afrique : quelles pistes pour une meilleure gouvernance ?», « le rôle et la contribution des instances sportives internationales et constituera comme le CIO et l’ACNOA dans le développement du sport en Afrique » en passant par « les finances des organisations sportives : quel contrôle de l’Etat ? », « la fiscalité du sport », « le Sport scolaire et universitaire en Afrique : quelles pistes pour une meilleure gouvernance ?» pour déboucher sur « le rôle et la contribution des instances sportives internationales et constituera comme le CIO et l’ACNOA dans le développement du sport en Afrique », le colloque était une formidable occasion pour poser dans les meilleurs termes la problématique de la nouvelle gouvernance du sport.
Morceaux choisis
La communication du Prof James Mouangue Kobila de l’Université du Cameroun portant sur « l’intérêt général dans la gouvernance sportive en Afrique : mythe ou réalité », a permis d’avoir une vue d’ensemble sur tout ce qui a comme maux qui minent le sport afin de pouvoir arriver à une très bonne gouvernance. Selon le Prof Kobila, le non respect des textes, l’opacité dans la gestion des ressources financières, le manque cruel des infrastructures sportives constituent un frein à la gouvernance du sport. « En matière sportive, l’intérêt général que l’Etat a en charge se traduit par l’intérêt sportif qui est un intérêt des professionnels du sport mais qui correspond à l’intérêt du public sportif. Et il est capital que la gestion du sport se conforme à l’intérêt général car c’est en se conformant à l’intérêt général qu’on permet à la gouvernance du sport d’atteindre les objectifs qui sont assignés à la politique sportive. Les statuts des différents mouvements sportifs interdisent l’ingérence de l’Etat mais en réalité les instances sportives ont besoin de l’Etat car il joue un rôle très important. Son intervention devrait être acceptée et parfois souhaitée par les structures sportives mais il y a des circonstances où l’Etat a le devoir d’intervenir parce qu’il est enfin de compte l’ultime responsable de l’ordre public et social », a expliqué Professeur Mouangue, ancien membre du Comité de normalisation de la Fédération Camerounaise de Football.
« Le colloque a été très enrichissant parce que le niveau était très élevé. Beaucoup de choses vont changer dans la gestion de nos fédérations si nous mettons en pratique les préceptes de ce colloque. Pour une bonne gouvernance, nous devons nous mettre ensemble pour voir comment est-ce qu’il faut mener à bien nos politiques au niveau de nos fédérations pour que les choses soient mieux gérées », a confié Mme Dogo Falilatou, Présidente de la Fédération Togolaise d’Athlétisme. De son côté, le Président du Comité National Olympique du Togo (CNO-Togo), Deladem Akpaki, a fait remarquer qu’avec la participation des présidents de fédération, on peut émettre le vœu qu’ils ajoutent foi aux résolutions qui émanent de ce colloque et les traduisent immédiatement dans les faits dans la gestion de ces fédérations et dans la collaboration qu’ils doivent entretenir avec les pouvoirs publics.
Le dernier mot revient de droit au ministre des Sports. Principal organisateur du colloque, Madame Bessi Kama a formulé l’espoir de voir les bases de la nouvelle gouvernance du sport posées au Togo, porter des fruits. « Qui dit sport, dit d’abord intérêt général et cet intérêt général doit être le partage de tous les acteurs. Qu’il s’agisse des gouvernants, des praticiens, des dirigeants sportifs, nous devons tous avoir le même langage et en le faisant ainsi, nous allons créer de la richesse et aussi développer l’Afrique pour que nous puissions, nous aussi, nous mesurer aux grandes nations de par le monde. Tout part de la discipline et de la rigueur. Les fédérations sont délégateurs du pouvoir de l’Etat et doivent travailler toujours en bonne intelligence avec ce dernier pour avoir de meilleurs résultats », a indiqué Dr Lidi Bessi-Kama. Le chemin à suivre est ainsi tracé. Demain sera un nouveau jour pour la gouvernance des sports au Togo.
Georges A.