La Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITKD) a organisé du 22 au 28 octobre dernier à Abidjan un examen de passage de grades international Kukkiwon dans le cadre d’une double cérémonie : l’inauguration du Centre Sportif, Culturel et des TIC Ivoiro-Coréen Alassane Ouattara, qui est le palais du Taekwondo, et la commémoration des 60 ans d’amitié ivoiro-coréenne. Cet examen a connu la participation de près de 300 candidats de différentes nationalités (20 pays) dont une dizaine de Togolais.
En marge de l’inauguration du Centre Sportif, Culturel et des TIC Ivoiro-Coréen Alassane Ouattara qui s’est tenue le 28 octobre dernier à Abidjan, la FITKD en collaboration avec l’académie mondiale de Taekwondo appelée Kukkiwon a organisé du 22 au 27 octobre un examen de passage de grades international Kukkiwon auquel a pris part une dizaine de pratiquants togolais dont le président de la Fédération Togolaise de Taekwondo (FTTKD), Dr Frank Eyii Klutse. Cette participation togolaise contribue à la politique du bureau exécutif de la FTTKD qui dans son plan stratégique de développement a opté pour la modernisation de la pratique de l’art par la sollicitation de stages internationaux et la délivrance des diplômes Kukkiwon.
Le passage de grades Kukkiwon pour la promotion du Taekwondo en Afrique
Outre les examens nationaux de passage de grades à l’issu desquels des diplômes sont délivrés aux candidats qui ont réussi aux différentes épreuves par les fédérations nationales et reconnus comme tels par la World Taekwondo, la fédération mondiale de Taekwondo, le diplôme Kukkiwon, diplôme international, est également approuvé par la World Taekwondo. Ce diplôme est délivré par l’académie mondiale Kukkiwon qui fait office de centre technique pour la promotion de l’originalité de l’art martial et la gestion des grades internationaux au Taekwondo. Il confère à son titulaire le renforcement d’aptitude pour le niveau qu’il détient. Le diplôme Kukkiwon 1er Dan est recommandé dès que vous avez obtenu le grade de ceinture noire 1er Dan national.
Les organisateurs à travers cet examen veulent promouvoir davantage la pratique du Taekwondo grâce à des Maîtres de Taekwondo certifiés Kukkiwon en Afrique. Pour y parvenir, la régularisation des grades est faite lors d’un test spécial par l’académie mondiale afin de permettre aux pratiquants de Taekwondo qui, pour plusieurs raisons, n’ont pas participé à un passage de grade Kukkiwon ou qui y ont déjà participé, il y a de cela des années, d’obtenir une certification Kukkiwon.
La FTTKD qui s’est inscrit dans la dynamique de la promotion de cet art martial a saisi la balle au bond. « Effectivement, nous avons reçu une invitation officielle de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo pour prendre part à l’examen international de grades Kukkiwon organisé pour régulariser les grades Kukkiwon à certains maîtres qui de par le passé ont connu des difficultés liées au fait qu’ils n’ont peut-être pas eu l’occasion de participer aux examens nationaux par rapport à certains problèmes propres aux fédérations nationales », a précisé le président de la FTTKD. Par ailleurs, «la participation à l’examen de passage de grades international Kukkiwon est conditionnée par l’envoi des dossiers de candidature par les fédérations nationales ou soit par le candidat lui-même qui doit adjoindre à son dossier, la lettre de recommandation de sa fédération nationale», a-t-il indiqué.
A partir de la lettre d’invitation officielle de la fédération sœur de Côte d’Ivoire, la procédure d’enrôler des dossiers de candidatures a été déclenchée par le secrétariat général de la FTTKD. L’information a été portée à la connaissance des clubs en sus des conditions de participation et une quinzaine de dossiers de candidatures ont été enregistrées. « Le secrétariat général de la Fédération Togolaise de Taekwondo a fait un premier travail qui a consisté au dépouillement des dossiers de candidatures, ensuite une commission ad‘hoc de la commission des grades s’est penchée sur la sélection des candidats et a enfin transmis les dossiers de candidatures au Bureau exécutif de la Fédération Togolaise de Taekwondo pour validation des celles approuvées ou non », fait remarquer Dr Frank Eyii Klutse qui souligne, « une réunion s’est tenue entre les candidats parmi lesquels on a noté deux absences et le bureau exécutif de la FTTKD en présence du point focal du ministère des Sports, M. Aboubacar, représentant le Directeur national des sports et le président du CNO Togo, Deladem Akpaki. Des explications ont été données sur les candidatures validées et les défauts de validation. A l’issue de cette rencontre, tous les participants ont reconnu le travail qui a été fait et il a été recommandé le respect des décisions prises au cours de cette assise. Par la suite, il y a eu les désistements de Kokou Ziadji, Marc Saloufou, Edoh Ekoue Bla ». Selon le président Klutse, à cette assise, le bureau exécutif de la FTTKD a réitéré sa disponibilité à tous les membres pour d’éventuels éclaircissements sur le sujet lié à la participation togolaise à l’examen de passage de grade international en Côte d’Ivoire. Il a profité de l’aubaine pour témoigner sa gratitude aux autorités sportives notamment « madame le ministre des Sports et le président du comité national olympique du Togo qui nous ont aidé à ce que nous puissions participer à cet examen de passage de grade international à Abidjan. Nous tenons à remercier la Fédération Ivoirienne de Taekwondo pour cette diligence à l’endroit de toutes ces fédérations de par le monde et principalement l’Afrique ».
Ainsi, 9 des 14 candidatures ont été validées par le bureau exécutif de la FTTKD. Trois (03) pratiquants se sont inscrits à l’examen de grade supérieur de 7e Dan, quatre (04) autres à l’examen de grade supérieur de 6e Dan et deux (02) pratiquants à l’examen de grade supérieur de 5e Dan. Cette validation a été confirmée plus tard par un courrier officiel de la FITKD en date du 19 octobre 2021. « La FITKD a saisipar courrier officiel la FTTKD pour lui annoncer les dossiers de candidature validés dont malheureusement le nom de Julien Kudjoh ne figurait pas à cause du rejet de sa candidature par l’académie Kukkiwon pour un problème de prénom non conforme pour lequel j’ai pesé de tout mon poids pour que son dossier soit finalelement validé », a indiqué le président de la FTTKD.
La spécificité des examens de grades Kukkiwon
Les candidats togolais qualifiés pour l’examen de passage de grade international Kukkiwon comme toutes les autres délégations participantes ont passé la visite médicale le 24 octobre puis un stage de deux jours avant de subir les tests pratiques qui ont consisté à des épreuves de poomsae (combat imaginaire) dont l’un est obligatoire et le second tiré au sort. L’épreuve de soutenance des mémoires tenue les 22 et 23 octobre a précédé les deux autres. La qualification des candidats à cet examen était soumise à des conditions. L’examen spécial Kukkiwon est réservé aux pratiquants qui de par le passé ont eu des problèmes et n’ont pas pu pour une raison ou une autre participé à un examen national pour se faire délivrer le diplôme de Kukkiwon. « L’obtention de ce diplôme n’a pas été aisé pour beaucoup de pays notamment ceux africains pour la simple raison que certains maitres ne recommandaient pas le diplôme Kukkiwon à leurs élèves. Certains ne passaient même plus les examens », a expliqué Dr Frank Eyii Klutse. Avec l’ère des nouvelles technologies, l’académie Kukkiwon qui a informatisé ses données s’est rendu compte du retard accusé par certains pratiquants dans la délivrance du diplôme Kukkiwon. Afin de régulariser cette situation, « les membres de cette académie se déplacent pour assister aux examens qui constituent des sauts de grades dans le but de la promotion du Taekwondo et du diplôme et faciliter la délivrance ».
Des 9 candidats togolais, quatre étaient concernés par l’examen de saut de grade. Un travail a été fait à ce niveau par la FTTKD. Il y avait des préalables pour être éligibles. « Le Directeur technique national, Henoc Boyodi, actuellement ceinture noire 5e Dan national qui a obtenu son diplôme ceinture noire 1er Dan en 1982 était éligible au grade de ceinture de 6e Dan tout comme M’Di’Ma Salintoua, ceinture noire 5e Dan national en lice pour le grade de ceinture de 6e Dan et dont leurs dossiers de candidature ne souffraient d’aucune irrégularité. En ce qui concerne Hyacinthe Agbessi Ziadji, il est titulaire du diplôme Kukkiwon ceinture noire 4e Dan puis d’un diplôme 5e Dan dont nous ne voulons pas rentrer dans les détails. Déjà sanctionné en 2014 pour un cas d’indiscipline, il a opté cette fois-ci faire passer son dossier par la fédération qui a validé son dossier pour le passage de grade de ceinture noire 6e Dan. Pierre Sossou-Gah candidat au grade de ceinture noire 6e Dan n’a présenté aucun diplôme national en dehors de celui de 5e Dan obtenu au Burkina Faso et reconnu par la FTTKD. En ce sens, il a saisi par courrier le bureau exécutif pour solliciter son indulgence au regard des insuffisances. Suite à ce courrier adressé à la FTTKD, une dérogation lui a été accordée », a expliqué le président de la Fédération. Le jury des examens de saut de grade était constitué des Experts Kukkiwon.
Les cinq autres candidats ont été éligibles pour la session normale. Trois d’entre eux qui postulaient au grade supérieur avaient déjà participé à l’examen spécial Kukkiwon en 2014 et ont atteint le nombre d’année requis. Les concernés : Dr Frank Eyii Klutse, Kossi Agbossou et Josélito Léonidas Dégboé, sont candidats au grade de 7e Dan. Leurs dossiers ont été d’office acceptés par la Fédération Ivoirienne de Taekwondo pour avoir déjà fait l’examen spécial il y a 7 ans. Les dossiers des deux candidats au grade de ceinture noire 5e Dan, Tété Galé Dzramedo et Julien Kudjoh ne souffraient d’aucune contestation et tous ont passés les différentes épreuves devant le jury composé des grands Maîtres Kim Young Tae Tae, ceinture noire 9e Dan, assistés de John Benjamin, ceinture noire 8e Dan et d’un Vietnamien, ceinture noire 7e Dan.
Sur les cas d’invalidation de dossiers des candidatures, le président Klutse a rassuré sur le caractère de traitement des dossiers et a fait des clarifications. « Sur le cas Kokou Ziadji, titulaire d’un diplôme ceinture noire 3e Dan Kukkiwon et qui postulait pour le grade de ceinture noire 6e Dan, son dossier n’a pas été approuvé pour cause d’irrégularités. En aucun moment, la fédération n’a enregistré son passage de grade de ceinture noire 2e Dan délivré par Hyacinthe Agbessi Ziadji en 2003 en tant que directeur technique national alors qu’il n’occupait pas encore ce poste. En 2003, le Directeur technique national était feu Me Malam Seydou. Au vu de ces irrégularités, le BE de la FTTKD ne peut que lui considérer son diplôme de ceinture noire 1er Dan pour qui il soit éligible pour l’examen spécial de ceinture noire 4e Dan », a-t-il relevé.
Par contre, « Marc Saloufou qui comptait passer le diplôme de ceinture noire 5e Dan s’est vu refuser la validation de son dossier pour absence de diplômes nationaux. Le seul diplôme présenté était celui du 1er Dan Kukkiwon qui l’autorisait selon les conditions à passer le diplôme de ceinture noire 4e Dan ».
Sur le cas Edoh Ekoue-Bla, « l’étude du dossier révèle qu’il a passé régulièrement ses grades au plan national et n’est pas concerné par le saut de grade spécial Kukkiwon pour lequel il a postulé », a confié le président Klutse qui poursuit que « le dossier de candidature de Ruffin Dick souffrait d’absence de diplôme national de ceinture noire 3e Dan. De plus, il a passé son diplôme de ceinture noire 4e Dan, il y a deux ans de cela et il lui reste encore deux à trois années pour prétendre postuler à un grade supérieur de 5e Dan. Donc, il n’était éligible pour cet examen ». Le dernier cas est celui de « Ferdinand Amazohoun titulaire d’un diplôme national ceinture noire 1er Dan et du diplôme Kukkiwon 1er Dan obtenu en 2016. Il est candidat à l’examen spécial du grade de 4e Dan pour lequel il n’est pas éligible pour la simple raison qu’il n’avait pas encore accompli six années d’ancienneté requises et ne pouvait être éligible que pour le diplôme de ceinture noire 3e Dan ». Concernant Ferdinand Amazohoun, le président de la FTTKD tient à préciser que « les examens nationaux de passage de grade de 1er, 2e, 3e, 4e, voire 5e Dan, ont été régulièrement organisés par la FTTKD jusqu’en 2019 avant le début de suspension des activités sportives en mars 2020 par décision gouvernementale à cause de la pandémie à coronavirus ».
Malgré toutes les démarches entreprises par la FTTKD, une situation malencontreuse s’est produite. « Sur place à Abidjan, la FITKD nous a saisi que deux pratiquants togolais qui ne sont pas sur leur liste officielle se sont présentés en passant par des moyens dont nul ne maitrise pour que leurs noms figurent sur la liste des candidats. Nous avons dit que nous ne reconnaissions pas ces dossiers qui ne sont passés par la voie officielle de notre fédération et cela a été confirmé le jour de l’examen pour respecter les décisions du Bureau exécutif de la FTTKD et de l’assise du 7 septembre 2021 de Lomé », a fait savoir Dr Frank Eyii Klutse.
Les examens ayant pris fin le 27 octobre sur une note de satisfaction, l’inauguration du Centre Sportif, Culturel et des TIC Ivoiro-Coréen Alassane Ouattara qui s’est tenue le lendemain en présence du président de la République de Côte d’Ivoire a clos les activités marquant l’examen de passage de grade international.
Mawusse MELEGNA