Le football tanzanien vient de vivre un moment symbolique fort, révélateur de la place grandissante qu’occupe le sport roi dans les politiques publiques du pays. En marge du deuxième tour préliminaire des compétitions interclubs de la CAF, la Présidente de la République, Dr Samia Suluhu Hassan, a pris une initiative inédite pour galvaniser les clubs engagés : récompenser chaque but marqué à hauteur de 5 millions de shillings tanzaniens (environ 1,1 million FCFA).

Une promesse tenue sur le terrain
Cette annonce présidentielle s’est concrétisée de façon spectaculaire. Singida Black Star SC, avec dans ses rangs l’international togolais Marouf Tchakei, a inscrit 4 buts sur l’ensemble de sa double confrontation face à Flambeau du Centre (1-1 à l’aller, 3-1 au retour). Le club a donc reçu 20 millions de shillings, soit l’équivalent de 4,4 millions FCFA. La somme a été remise directement aux joueurs sur le terrain, juste après la rencontre.

Les autres clubs tanzaniens engagés ont aussi bénéficié de cette mesure :
- Young Africans SC : 2 buts inscrits, 10 millions de shillings
- Simba SC : 3 buts, 15 millions
- Azam FC : 9 buts au compteur, 45 millions de shillings
Une politique incitative aux effets immédiats
Au-delà du symbole, cette promesse présidentielle s’inscrit dans une dynamique de valorisation du football local et de soutien aux clubs engagés sur la scène continentale. En apportant une incitation financière directe aux performances offensives, le gouvernement montre son engagement concret à accompagner la montée en puissance du football tanzanien.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Pour la première fois, les quatre représentants tanzaniens ont franchi avec succès ce dernier tour préliminaire et se qualifient pour les phases de groupes :
- Young Africans SC et Simba SC poursuivront leur route en Ligue des Champions CAF
- Azam FC et Singida Black Star SC évolueront en Coupe de la Confédération CAF
Un modèle de soutien national ?
En liant réussite sportive et récompense financière publique, la Tanzanie propose un modèle d’implication gouvernementale qui pourrait inspirer d’autres pays africains. Ce geste, à la fois stratégique et populaire, renforce le lien entre l’État, les clubs et les supporters. Il souligne également que le football, au-delà de sa dimension ludique et commerciale, est un levier de rayonnement national et un outil d’unité sociale.
Dans un contexte où les clubs africains peinent souvent à trouver des ressources pour leurs campagnes continentales, le soutien affiché par les plus hautes autorités tanzaniennes sonne comme un message fort : le football est désormais une priorité nationale.
Hervé AKAKPO

