Le football au Togo, tout comme dans de nombreux pays, a connu des hauts et des bas ces dernières années, et ses déboires récents peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs. Le Togo a une histoire footballistique riche, marquée par quelques succès mémorables, comme la finale perdue de la coupe d’Afrique des clubs champions en 1969, l’autre finale perdue de la coupe des vainqueurs de coupe en 1983, la participation à la coupe du monde junior Chili 1987, la participation à la Coupe du Monde en 2006, le quart de finale de la CAN Afrique du Sud 2013 mais ces derniers temps, l’équipe nationale, les Eperviers, rencontre des difficultés qui affectent ses performances.
L’un des problèmes majeurs dans ce football ces dernières années réside dans la gestion de la Fédération Togolaise de Football (FTF) et la gouvernance du sport dans le pays. Des conflits internes, des changements fréquents de dirigeants et un manque de stabilité au sein de la fédération jusqu’en 2015 ont entravé le développement de ce football. La gouvernance de la FTF a été marquée par des controverses, des accusations de mauvaise gestion, des suspicions, des frictions, une épiphanie des égos et des orgueils et, parfois, des conflits d’intérêts qui ont contribué à une mauvaise organisation des compétitions nationales et des préparations pour les compétitions internationales.
Le manque d’investissements conséquents dans les infrastructures sportives et dans la formation des jeunes joueurs ont également contribué à ralentir le progrès du football au Togo. Le pays dispose de quelques stades, mais leur qualité n’est pas à la hauteur des standards internationaux pour favoriser la pratique de la discipline dans des conditions optimales. En sus, le manque de structures modernes de formation, de centres d’entraînement de qualité, et de programmes efficaces pour repérer les talents dès le plus jeune âge limitent les possibilités d’émergence de nouveaux joueurs. De même, l’absence d’un championnat national compétitif et bien structuré, où les jeunes joueurs peuvent s’aguerrir et se faire connaître, a également contribué à l’isolement du football togolais au niveau international. Les clubs locaux ne bénéficient pas du même niveau de soutien financier, logistique et technique que leurs homologues des grandes nations africaines.
Sur le plan international, l’équipe nationale a eu des résultats décevants ces dernières années dans les compétitions majeures, comme les éliminatoires de la CAN et de la Coupe du Monde, sans oublier du CHAN. Le Togo, bien que disposant de quelques talents individuels, peine à tenir la dragée haute, même aux petits poucets du football africain. Les Eperviers fanions ont ainsi raté successivement quatre CAN, faute de cohésion, de préparation physique et tactique suffisante, et parfois en raison de décisions managériales contestables.
Le manque de résultats sur le terrain a aussi affecté la perception du public. Le football, qui devrait être un facteur de rassemblement et d’optimisme, est devenu une source de frustration pour les supporters. Dans un pays où les préoccupations sociales, économiques et politiques sont primordiales, les sélections nationales, bien que soutenues par une base fidèle, n’arrivent plus à galvaniser l’ensemble de la population.
L’enjeu de cet état des lieux : pour que le football au Togo puisse renouer avec le succès, il est crucial et impératif de prendre des mesures idoines pour remédier à ces différents problèmes. Cela passe par des réformes au sein de la Fédération Togolaise de Football, la restauration de l’esprit d’unité et de cohésion, l’investissement dans les infrastructures sportives, la mise en place d’un plan de formation des jeunes talents, et la recherche d’une stabilité managériale avec un projet à long terme pour les sélections nationales.
Dodziko