De retour de l’Inde où il a disputé, avec l’équipe nationale de Tennis du Togo, les barrages du Groupe I Monde de la Coupe Davis, Thomas Setodji a été reçu ce lundi dans l’émission Talents d’Afrique sur Canal Plus Sport Afrique.
Une occasion pour le numéro 1 Togolais de dresser un bilan de leur séjour à New Delhi et les perspectives d’avenir pour cette jeune équipe.
Sur la confrontation perdue face à l’Inde, Thomas Setodji veut seulement garder le positif car selon lui la marche était trop haute .
« C’était une première pour nous mais c’était très plaisant d’y être en tout cas avec cette équipe-là pour moi. On a commencé la compétition vraiment tout au bas de l’échelle, les deux premiers groupes qu’on a fait, ce sont les groupes 4 et 3 de zone Afrique. C’était déjà très important pour nous une fois arrivé en groupe 2, de se retrouver contre une équipe asiatique, puis derrière une équipe européenne et de montrer ce qu’on était capable. On a réussi à s’en sortir deux fois, là on le prend comme un bonus. Sur les conférences de presse d’avant match, on essaie de montrer qu’on est très confiant etc, forcément on est sportif, c’est un être humain contre un être humain. On regardait pas trop les classements. Maintenant, il y a la réalité du jeu et puis je pense que ça nous a donné une belle expérience » a-t-il déclaré.

Il a par ailleurs rendu hommage à l’un de ses coéquipiers, Isak Hodabalo Padio, qu’il considère comme le futur leader de la sélection nationale.
« Isak c’est très bien, justement il va être logiquement le nouveau leader de l’équipe d’ici peu je pense. J’espère en tout cas. Il a déjà joué un match dans un grand stade, il y avait 5000 places assises. Je pense que c’était important pour lui de jouer ce premier match et en espérant qu’il en joue beaucoup d’autres et qu’il nous remporte la victoire. » a-t-il appelé de ses vœux.
Malgré cette élimination aux portes du Groupe I, le natif de Gonesse (France) ne veut garder que le positif pour lui-même et pour le tennis togolais:
« Pour le pays c’est vraiment quelque chose de bien. Cela montre que les équipes africaines peuvent arriver à ce niveau-là. Puis aussi pour le pays, c’est un pays qui a toujours été très tennis, il y a des académies au Togo dont une à la Fédération [Fédération Togolaise de Tennis ndlr] depuis peu où il y a vraiment eu pas mal de travaux, il y a de belles infrastructures. Le président fait vraiment du bon boulot là-dessus. Quand on dit tennis, pour réussir, c’est être dans le top 100 mais il y a vraiment pas mal de choses par exemple. Moi aujourd’hui grâce à un petit peu ma carrière, je peux être entraîneur sur le circuit, c’est exactement ce que je voulais. Je savais que j’avais pas les attitudes pour être top 100 très honnêtement donc c’était essayer d’aller le plus loin que je puisse pour derrière avoir un minimum de bagages pour coacher sur le circuit. Un joueur comme Isak, ça lui permet de quitter le pays. Allez vivre aux États-Unis et c’est vraiment ça , toutes les dimensions que prennent le sport, il y a justement une ancienne joueuse togolaise qui a créé une association qui aide les joueurs togolais à aller justement aux États-Unis comme Isak.«
Pour finir, Thomas Setodji s’est projeté vers l’avenir et a réitéré le vœu de voir d’autres tennismen sortir du pays tout en passant par la formation :
« Il faut de la formation, il faut des entraîneurs de qualité depuis le plus jeune âge et des tournois. Le tennis quand même est un sport qui coûte très cher. Aujourd’hui, c’est Isak qui est à l’affiche parce qu’il a eu la chance d’être aidé un minimum. Il a du talent et il s’est bagaré mais il a eu la chance d’être aidé à partir. Il est venu aussi en stage quelques semaines avec moi. Ça lui a permis d’évoluer. En Afrique, il y a énormément de talent comme on le voit au foot par exemple, le pourcentage des joueurs africains en Europe est énorme. Si demain, depuis le plus jeune âge, on met des raquettes dans les mains avec une bonne formation, il y aura énormément de joueurs africains sur le circuit. » conclut-il.
Hervé AKAKPO