Depuis le 10 septembre dernier, le Togo a perdu à jamais un champion : Roger Kangni, détenteur du record national du 800m. L’annonce du décès a été faite quelques jours plus tard par sa fille, Sandrine Thiebaud-Kangni, qui a aussi défendu les couleurs nationales.
« RIP dad ! Ta contribution au sport & Togo est immense, par de là les océans. Love you », tel est le message publié par Sandrine Thiebaud-Kangni le lundi 13 septembre dernier pour annoncer le départ vers le créateur de son père. L’athlète de demi-fond est décédé à Montréal au Canada à l’âge de 77 ans. La tristesse est grande pour sa fille Sandrine qui a continué dans un autre Tweet que « même si depuis des semaines, nous nous étions préparés, lui et moi, la douleur est immense ».
Qui est Roger Kangni ?
« L’ancien athlète de fond est le dernier d’une fratrie qui pouvait repeupler Sucy en Brie où il a commencé à s’entrainer dans les années 70 », a expliqué sa fille. Spécialiste du 800m, Roger Kangni né en 1944 avait participé aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 avec le Togo où il a été le porte-drapeau alors qu’il avait 28 ans. Entraîné par la coopération allemande au Togo, Roger Kangni a été le premier sportif et porte-drapeau du TOGO aux Jeux Olympiques de Munich en 1972. Il a fait ses armes à l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) sous la houlette de Hervé Stephan et a passé ses diplômes d’entraîneur. Togolais, Allemand, Français, Canadien et Olympien obtenu par héritage, migration et vision, Roger Kangni est devenu entraîneur à Montréal où il a pris en charge des athlètes de divers horizons comme des Canadiens, Ivoiriens ou encore des Français, qui se sont d’ailleurs brillamment qualifiés plus tard pour des JO.
La passe d’arme
Avec sa fille Sandrine, Roger a su partager la même passion pour l’Athlétisme. De ce fait, il lui a transmis les valeurs olympiques que sont l’excellence, l’amitié, le respect. En mai 2001, Sandrine Thiebaud-Kangni qui a fait ses classes en équipe de France a décidé de courir pour le Togo. « Mon aventure olympique togolaise était en grande partie pour me rapprocher de lui et de mes racines qui m’était jusqu’alors complètement inconnues », a-t-elle raconté. Elle va défendre les couleurs du Togo aux 400m à l’occasion des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 puis Pékin en 2008. « Fort, exigeant et résilient, je suis fière d’avoir suivi ses traces et de m’être ouverte aux nouveaux défis que me proposaient le Togo et l’Afrique », se réjouit Sandrine. L’ancien champion du Togo sur 800m Roger avait récemment initié avec sa fille un projet d’héritage devant conduire Sandrine à le célébrer lors des 50 ans de participation du Togo aux Jeux Olympiques dont il était le principal acteur. Malheureusement, le sort en a décidé autrement avec le deuil qui a frappé la famille olympique togolaise.
Hommage du mouvement olympique
Le mouvement olympique représenté par le Comité National Olympique du Togo (CNO-Togo) a aussitôt exprimé sa tristesse suite au décès de cette légende sur sa page Twitter Officiel. « Toutes nos condoléances à la famille olympique, à la commission des athlètes et à sa présidente Sandrine Thiebaud-Kangni pour le décès de son papa, Roger Kangni, spécialiste du 800m, détenteur du record national du Togo. Un champion s’est éteint. Paix à son âme », a-t-on lu.
Attaché à sa terre natale, « Roger Kangni jusqu’au dernier moment de sa vie, sa tête et son cœur étaient Togo », a précisé Sandrine qui informe que « je vais le ramener de Montréal vers son village entouré des siens ».