« Courir et se gratter les pieds ne vont jamais ensemble » C’est ce que nous renseigne un adage populaire. Et c’est bien significatif. Dans la vie il faut impérativement se définir une vision qui vous permette d’avoir des ambitions claires afin de vous fixer des objectifs tout aussi pertinents et réalisables. Dans le football au Togo on a toujours du mal à suivre cette trajectoire. Le constat est clair. Cette année 2022 qui ferme peu à peu ses ailes, est une véritable hécatombe pour les sélections togolaises toutes catégories confondues. Les Cadets, les Juniors, les Espoirs et la sélection locale sont tous éliminés des tableaux de chasse de la prouesse. Même la sélection fanion des Eperviers est dans le couloir de la mort pour une élimination prochaine à la CAN2023 en Côte d’Ivoire, eu égard aux résultats obtenus lors des deux premières sorties. Un encombrant nul avec l’Eswatini et une défaite contre le Cap Vert. Le sort semble être scellé pour des Eperviers en manque d’inspiration et motivation. Ils sont désormais condamnés à des exploits contre le Burkina Faso afin de créer un nouveau chemin d’espoirs. Autant reconnaitre que la tâche s’annonce très ardue pour des Eperviers qui semblent donner déjà des signes de fébrilité et de résignation.
Et parlant d’exploits, l’ASKO de Kara les a réalisés brillamment la dernière fois en assurant sa qualification pour intégrer la phase de poule de la Coupe de la CAF. En effet, après sa tentative infructueuse en Ligue des Champions, l’ASKO a été reversée dans la Coupe CAF à travers le tour de cadrage ou de barrage obligatoire. Contre le club tunisien de Sfax, les protégés du président Mey Gnassingbe et du coach Jean-Paul Abalo n’ont pas tremblé. Ils ont poussé la limite jusqu’au bout de leur force. Le discours était conséquent. Les joueurs ont été suffisamment galvanisés et motivés par les dirigeants et le staff technique. Jean-Paul Abalo, le coach titulaire, avait carte blanche pour formater l’équipe à sa guise et pour l’objectif à atteindre à travers la vision de départ. Oui ! Mey Gnassingbe avait réellement une vision pour son équipe. Et il ne veut ni se louper ni se tromper sur la trajectoire et l’itinéraire à emprunter. L’homme était droit dans ses bottes. Il savait ce qu’il voulait pour son équipe. Il était également conscient des faiblesses de son effectif. Et pour cela il avait fait son option par rapport au pedigree de son effectif. « Notre niveau ne nous permet pas de disputer toute suite la Ligue des Champions. Il ne faut pas brûler les étapes. Si nous arrivons à nous incruster dans la Coupe de la CAF à travers le tour de cadrage, j’aurais atteint mes premiers objectifs. Peu à peu on s’habituera à cette compétition avant de voir grandir nos ambitions ». Ce sont les propos de Mey Ganssingbe au lendemain de son titre de champion du Togo la saison dernière au détour d’une discussion. Sans bruit et sans coup férir l’ASKO écrit petitement son histoire personnelle. Sa qualification est un exploit, certes, mais c’est surtout un espoir pour un lendemain plus florissant. « Qui veut voyager loin, ménage sa monture. », dit encore un adage populaire. Le chemin est entrain d’être tracé pour l’ASKO du Togo pour un long voyage et une belle aventure. Qui dit mieux ! En interrogeant la mémoire collective des Togolais, on se rappelle que l’AS Togo Port avait créé la sensation il y a quelques années en se qualifiant pour la phase de poule de la Ligue Africaine des Champions. Mais ce fut juste un accident pour le football togolais. Vivement que l’ASKO fasse mieux.
Aimé EKPE