ASKO et ASCK sont tombés. Ce n’est plus un secret pour personne. Cette situation ne surprend guère. La limite était atteinte. C’est le contraire qui aurait été un exploit. C’est aussi vrai que les Togolais attendaient également d’avoir cette jubilation que seule AS Togo Port avait permis aux Togolais de goûter aux délices d’une qualification en phase de poule il y a quelques années. Malgré la réalité, dans nos imaginations, on espérait que ASKO crée la sensation en se qualifiant pour la phase de poule de la Champions League africaine. Ou que ASCK fasse du miracle pour entretenir l’espoir. Mais après la manche aller une semaine plus tôt à Lomé, tout le monde était fixé sur la fin presque certaine des deux clubs avec un maigre espoir pour ASKO au match retour. Et à vrai dire les Kondonas de la Kozah n’ont pas démérité. Bien au contraire. En effet après la petite défaite une semaine plus tôt à domicile (1-2), les protégés de Mey Gnassingbe ont poussé le toupet en réalisant un héroïque match nul au retour en terre algérienne 1 but partout. Et comme cela se dit dans le jargon militaire, les Kondonas sont tombés les armes à la main. Eliminés de la Ligue des Champions, ils seront reversés en Coupe de la CAF pour le tour de cadrage avant la phase de poule. Pour ASCK c’est définitivement clos. Les Chauffeurs de la Kozah n’iront pas plus loin que ce deuxième tour. Ils sont renvoyés à leurs plus chères leçons.
En réalité, c’est tout le football togolais qui est limité. C’est le niveau de nos championnats. Nous sommes encore au stade du football plaisir. Et tant que nous serons toujours à ce niveau d’amateurs, ce serait difficile de passer certaines étapes. Ce n’est pas que les joueurs togolais ne sont pas bons. Ils le sont techniquement. Mais le problème réside dans la mentalité où nos ambitions sont tout aussi limitées que nos performances en terme de niveau. Il faut franchir de nouveaux paliers en professionnalisant nos compétitions nationales. Cela suppose qu’il faut injecter suffisamment de moyens, surtout financiers, dans les championnats pour attirer de réels talents et créer une émulation avec des motivations certaines. Il est clair aussi qu’il ne suffira pas de décréter le professionnalisme pour espérer une métamorphose magique de la situation. Les clubs se doivent de s’imposer une gestion professionnelle rigoureuse contrairement à celle archaïque et scolaire à laquelle on assiste jusqu’aujourd’hui. La professionnalisation de la gestion des clubs doit être le premier critère dans le processus menant au professionnalisme de notre football. Pour greffer les victoires sur l’assiduité, il faut remplir ces conditions minimales. Malheureusement les clubs togolais se cherchent toujours. Ils sont encore au stade d’équipes et n’ont aucune structure de club. A chaque fin de saison, la Fédération fait des pieds et des mains à la CAF pour faire accepter les dossiers des clubs togolais dans les compétitions continentales. Juste parce que la structure génétique de club n’existe pas au Togo. C’est également un combat qu’il faut nécessairement et impérativement gagner. Le début du professionnalisme est annoncé pour la saison 2023-2024. Mais les prérequis et autres conditionnalités, c’est ici et maintenant.
Aimé EKPE