C’est un secret de polichinelle. Le monde sportif est miné par le phénomène du dopage, cette pratique qui consiste en l’utilisation des substances et procédés de nature à modifier artificiellement les capacités du sportif ou à masquer l’emploi de substances et procédés ayant cette propriété en vue d’une victoire à l’occasion d’une compétition. C’est dans le but de lutter efficacement contre ce fléau que se tient, cette semaine, à Lomé, un séminaire régional de l’Organisation régionale antidopage (ORAD) Afrique Zone 2 et 3. Ouvert ce lundi par le ministre des Sports, Lieut-Colonel Lidi Bessi-Kama, la rencontre de Lomé est couplée d’un atelier de formation des acteurs de la santé sur la lutte contre le dopage en milieu sportif.
Organisé par le Comité national anti dopage (CONAD) du Togo, en collaboration avec l’Organisation régionale antidopage (ORAD) Afrique Zone 2 et 3, et l’appui technique et financier de l’UNESCO, ce séminaire régional vise essentiellement à actualiser les sensibilisations sur le fléau du dopage et maintenir allumée la lutte contre ce fléau aux conséquences mortifères.
Pour la ministre des Sports et des Loisirs, il s’agira, au cours des travaux, d’entretenir les participants sur les rôles et missions des organisations internationales de lutte contre le dopage, d’amener les délégués à se familiariser avec les outils de lutte contre le dopage dans le sport, et de fournir aux bénéficiaires, des informations actualisées sur les méfaits du dopage, entre autres…
«Cette rencontre constitue non seulement un bel exemple de collaboration, de travail en synergie et de collégialité entre le ministère des Sports du Togo, l’UNESCO et l’organisation régionale anti dopage, mais aussi prouve à suffisance que la lutte contre le dopage et la préservation de la santé des sportifs est une commune préoccupation de ces organismes», a notamment indiqué Dr Lidi Bessi-Kama.
Par ailleurs, la patronne des Sports au Togo indique qu’outre sa vertu éducatrice, la rencontre de Lomé permet également d’outiller les acteurs de l’intimité de l’écosystème sportif et de l’avant-garde de la lutte contre le dopage en vue d’une meilleure sauvegarde de l’intégrité des sportifs. Aussi, souligne t-elle, ce séminaire régional vise à relancer le débat sur les stratégies nouvelles à adopter, afin de contrer la montée du phénomène dans un contexte marqué par l’avènement de nouveaux procédés.
«Ce constat amère, malgré les efforts consentis, loin de nous confiner dans un pessimisme béat, ou catastrophisme résigné doit nous inciter à semer dans les consciences individuelles et collectives, l’idée que tout sportif peut et doit gagner sans recourir à la tricherie par le truchement du dopage», a martelé le ministre. Car estime t-elle, les victoires loyales dans le secteur du sport sont possibles, si et seulement si les sportifs y croient fermement et travaillent à cet effet avec un optimisme volontariste.
Pour y arriver, Dr Lidi-Bessi Kama recommande la sensibilisation des acteurs du monde sportif sur les méfaits et revers de ce qui constitue, à l’en croire, « une infraction ou transgression des règlements sportifs, un véritable danger pour la santé du sportif ou tout simplement une triche ou de l’arnaque.
A cet effet, souligne t-elle, il urge de travailler à décourager l’importation des substances et produits dopants. Ceci, accompagné d’un travail de déconstruction des stéréotypes pour redonner confiance à chaque sportif qu’il peut performer sans compter sur les substances dopantes. Et d’appeler à une union sacrée de tous acteurs, à divers degrés et étages, contre ce phénomène.
«Plus nous baissons la garde, plus le dopage s’épanouit, se complexifie et se diffuse dans la communauté sportive, avec des conséquences qui vont jusqu’à ternir l’image du pays indexé suite au retrait de la ou des médailles remportées», a rappelé Lieut-Colonel Lidi Bessi-Kama.
Pour rappel, la première étape de ce séminaire régional est cet atelier d’éducation et de formation des entraîneurs, pharmaciens et médecins du sport sur les méfaits du dopage dans le sport.
Cyrille PESSEWU