Le stage de formation d’entraineurs Licence D IHF a pris fin le samedi 22 février à Lomé avec la cérémonie de clôture qui s’est déroulée au siège de la Fédération Togolaise de Handball (FTHB). Sur la quarantaine de stagiaires togolais ayant pris part à ce stage, 35 ont obtenu le sésame qui leur ouvre la porte d’une carrière d’entraineur
Ils sont 40 stagiaires en quête de la Licence D IHF à avoir pris part du 17 au 22 février dernier à Lomé au stage de formation d’entraineurs. Sous la directive de l’Experte tunisienne de l’IHF Nahla Boudhina, les stagiaires ont acquis des compétences techniques et pédagogiques.
La formation pour refaire le chemin perdu
Parti du constat qu’il y a un écart qui se creuse entre le handball mondial et celui africain, la Confédération Africaine de Handball (CAHB) a scellé un partenariat avec la Fédération internationale (IHF) pour renforcer la capacité des techniciens africains. « La Confédération s’est assignée comme mission la formation des différents niveaux de notre staff technique parce qu’on est soucieux des résultats qu’on aspire à atteindre, à savoir des classements au niveau des différents championnats du monde, des différentes catégories. Parmi les 12 meilleurs mondiaux, avoir au moins deux à trois nations africaines qui soient de ce niveau-là, et puis plus d’équipes qui seront qualifiées pour les championnats du monde, quel que soit le niveau. Donc, on est en train de pousser de plus en plus d’équipes à être de plus en plus performantes », a souligné Dr Nahla Boudhina. Avec la conviction que seul le travail paie, les acteurs principaux pouvant relever ce défi sont sans doute les entraîneurs qui composent le staff technique. Ainsi, depuis plus de deux ans, grâce à une convention entre la CAHB et l’IHF, il y a une accélération dans la formation des cadres techniques. « Nous sommes en train de former un peu partout sur le continent un staff technique assez diversifié, constitué par des entraîneurs, la direction technique, les préparateurs physiques, les analystes vidéo, des médecins, des spécialistes un peu partout, qui permettraient aussi bien à l’entraîneur qu’à ses joueurs et l’environnement d’avancer », a salué l’Experte tunisienne IHF. Grâce à cette convention 900 entraineurs ont été formés entre 2023 et 2024 et alors que cette convention tend vers sa fin le Togo ne veut pas rester en marge de cette modernité. Avec une nouvelle ère qui souffle sur la FTHB avec l’élection de August Dogbo à la tête de cette instance il y a quelques mois, le Togo a bénéficié du stage de formation des entraineurs de Licence D IHF. « Au niveau de la Fédération, il y a des engagements, des motivations pour s’aligner par rapport à cette stratégie qui est mise en place par la Confédération. Donc, tout cela s’inscrit dans cette nouvelle dynamique et on est heureux que d’associer le Togo dans cette dynamique », s’est réjouie l’Experte IHF.
Une trentaine de récipiendaires pour redorer le blason
Il est clair que le handball togolais a besoin de renouveau. Ce stage de formation qui a vu la participation de plusieurs anciens internationaux togolais des années 90 et 2000 marque une fois de plus l’engagement de ses hommes et femmes à redonner vie au handball togolais. Pendant une semaine, Dr Nahla Boudhina a entretenu les entraineurs stagiaires sur les aspects clés du métier de l’entraineur à l’instar de la coordination, l’initiation des jeunes à la pratique du handball, la conception, la préparation de la fiche d’entrainement et la mise en application sur le terrain. A la suite de l’évaluation finale, 35 stagiaires ont obtenu leur diplôme Licence D IHF et cinq autres sont recalés. La trentaine de récipiendaires viennent de franchir une première étape dans leur carrière d’entraineurs qui est le démarrage de la formation. « La licence D, c’est le démarrage de la formation. C’est le recrutement, c’est l’envie, c’est la motivation pour recruter le maximum possible de jeunes pour entrer dans la discipline. C’est ça l’objectif de la licence D », a expliqué l’Experte IHF. Très satisfaite du sérieux qui a prévalu auprès des stagiaires, Dr Nahla Boudhina avoue que : « Franchement, sur les 40, 40% sont engagés à fond, assidus, disciplinés, sérieux, concentrés du début jusqu’à la fin de l’ensemble des cours. Après, comme je vous ai dit, moi, je considère que c’est criminel de laisser des enfants à la charge de personnes qui ne sont pas capables et en qui on ne voit pas qu’ils sont capables au jour d’aujourd’hui, je dis bien, capables de l’assurer. C’est pour ça qu’il y a eu cinq qui ont été recalés. Et je dirais que d’ici peu de temps, eux aussi, ils peuvent rattraper le retard. Mais il faut travailler ».
Les compétences de base vont s’acquérir avec la Licence C IHF. « 35 ont eu la licence D chez qui on voit la possibilité de devenir plus tard un vrai entraîneur professionnel et ils ont la possibilité d’avancer », se réjouit-elle et de poursuivre « Ceci dit, il va y avoir un filtre en licence C. Ceux qui vont progresser et y croient et veulent réellement faire du handball leur carrière, on va les retrouver en C et là on va valider réellement leurs compétences en tant qu’entraîneurs. Parce que donner la charge d’entraîner des jeunes, c’est une très grande responsabilité. C’est pour ça qu’on reste derrière ». A la FTHB, August Dogbo se satisfait aussi du résultat. « Il y a eu 35 admis, il y a cinq qui n’ont pas pu avoir le précieux sésame, cela prouve qu’on ne vient pas tout simplement pour s’amuser et prendre un diplôme et partir.
Non, c’est le sérieux du travail qui a été fait. C’est ça qui a été prouvé par les résultats que nous avons. Cinq qui ont échoué sur 40, c’est bien quand même », se félicite-t-il. La trentaine d’entraineurs licenciés va bénéficier du soutien de la fédération. « Connaître pour agir et transformer positivement c’est connaître. Cela veut dire que les gens viennent d’avoir des diplômes, ils vont faire quoi de ces diplômes? Il faut qu’on les aide à la pratique, être sur le terrain pour pouvoir prouver qu’ils ont vraiment appris, qu’ils ont connu. Je crois que c’est ça qui est l’essentiel et la Fédération togolaise de Handball a pris toutes les dispositions pour que cela se fasse. Nous avons décidé que nous trouverons des moyens pour aider ceux qui ont eu ces diplômes-là pour qu’ils puissent se mettre sur le terrain et prouver que le handball togolais peut grandir et grandir très vite. Voilà l’objectif que nous avons après ce stage-là », a soutenu le président de la FTHB.
La question épineuse d’équivalence de diplômes
Que deviennent alors les entraineurs togolais détenteurs d’anciens diplômes Niveau 2 ou 3 IHF ? A cette question d’équivalence de diplôme, l’Experte tunisienne de l’IHF est claire. « A la question d’équivalence par rapport au diplôme qui a été délivré antérieurement, ce que je peux dire, c’est que c’est une nouvelle formation, complètement différente de ce qui se passe, de ce qui a eu lieu avant. Pourquoi ? Parce que vous voyez, dans ces dernières années, chaque jour, il y a des règlements, il y a l’impact des règlements, il y a l’impact sur la technique, sur la formation, sur l’environnement, la gestion, tout ce qui tourne autour est aussi important. Donc, on ne peut pas dire qu’on a eu un diplôme en 2002 ou 2003 et il est valable. Il ne peut pas être valable », avance Dr Nahla Boudhina. Elle prévient que : « De toute manière, déjà, même au niveau des décisions, il va y avoir du nouveau très prochainement concernant la validation des diplômes après deux ans. Si tu n’es pas là, si tu ne suis pas, ce n’est pas une sanction. Au contraire, on motive les gens à avancer pour avoir un haut niveau qui est équivalent à ce qui se passe un peu en Europe, au moins par rapport aux pays qui ne sont pas très avancés sur ça, parce qu’on est ambitieux, c’est vrai, mais il faut être réaliste par rapport aux conditions de travail dans nos différentes fédérations ».
Malgré ces explications, le président de la FTHB reste optimiste pour ses compatriotes qui sont dans le cas d’équivalence de diplôme. « Ils (les entraineurs ndlr) ont toujours des diplômes, ils ont eu des licences qui doivent être remises à jour. Donc ils peuvent continuer mais nous leur donnons l’opportunité de se remettre à jour obligatoirement. Ils ne peuvent pas dormir sur ça parce que ces diplômes ne sont plus reconnus aujourd’hui. Mais nous leur donnons le temps, la possibilité de se réinscrire à d’autres licences. Mais aujourd’hui, selon les recommandations de la Fédération Internationale, ils doivent reprendre au moins à partir de la licence B. Mais ils présenteront un dossier que nous enverrons pour nous dire exactement par où ils peuvent recommencer », a indiqué August Dogbo.
Avant cette promotion d’entraineurs togolais Licenciés D IHF, ils sont une demi dizaine d’entraineurs togolais à avoir obtenu ce sésame lors des sessions qui se déroulées en Côte d’Ivoire pour certains et au Bénin pour d’autres.
Mawusse MELEGNA