Alors que les choses ne tournent pas forcément rond pour les athlètes togolais présents en terre japonaise pour les Jeux Olympiques, avec deux d’entre eux déjà éliminés de la course pour une médaille au moment où nous nous mettions sous presse, le pays de Faure Gnassingbé et des Eperviers semblent encore secoué par des problèmes extra sportifs. Les échos de deux de ces problèmes sont parvenus à notre rédaction. D’abord une question de délégation pléthorique, puis hier c’est une note du CNO-Togo par rapport à une affaire de portable qui a secoué la délégation togolaise. Des situations qui obligent à aller aux nouvelles pour préciser ce qui peut l’être.
Une délégation pléthorique ou non ?
Cette interrogation posée à notre rédaction par un amoureux de la chose sportive au Togo, nécessitait une réponse. Des recoupements faits, il n’en est pas forcément le cas d’une délégation pléthorique de 37 membres de délégations dont seulement 7 athlètes comme les lanceurs d’alerte ou colporteurs de fake news avaient voulu le faire croire.
En effet, pendant que des chances de médailles reposent sur les athlètes togolais Fabrice Dabla (100m plat) et Damien Otogbé (50m nage libre), l’opinion bruisse de fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux au sujet de la participation togolaise aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Des informations communiquées par des sources crédibles au sein même de la délégation togolaise au Pays du Soleil Levant, ils ne sont que 20 à représenter le pays à ce grand rendez-vous sportif planétaire.
Ainsi, des détails qui nous sont parvenus, de la Ministre des Sports et des Loisirs au Président du Comité National Olympique du Togo (CNO-TOGO), chaque membre de la délégation togolaise a clairement une mission qui lui est assignée. De la liste des membres de la délégation togolaise à Tokyo, qui nous a été finalement communiquée, on y retrouve, la ministre des Sports et des Loisirs, l’attaché de la ministre des Sports et des Loisirs (M. Lémou), le directeur national des Sports (M. Bawa), le président du CNO-Togo, la Directrice Marketing et des relations publiques du CNO-Togo, chargée de la mobilisation des ressources pour les JO Tokyo 2020, le directeur sportif du CNO-Togo, le médecin de la délégation, Officier de Liaison COVID dans le cadre des JO pour le Togo, le chef de mission, le chef de mission Adjoint, le directeur de communication du CNO-Togo, l’athlète d’aviron (Claire Ayivon) et son coach, le pongiste (Fanny Kokou Dodji) et son coach, le nageur (Damien Otogbé) et son coach, l’athlète Fabrice Kokou Dabla et son coach, l’attaché olympique et Simon Egbadé (Journaliste Togo-Presse). Voilà bien une liste des membres de la délégation qui pourrait interrompre ces rumeurs ou fausses informations qui ont fait le chou gras des mauvaises langues ces derniers jours comme pour régler des comptes à qui on ne sait.
Le Vivo de toutes les divisions
C’est du moins ce que l’on peut se dire même si au départ, et à notre avis, ceci ne devait pas être le cas puisque les règles ont été fixées dès le départ de Lomé. De ce qui nous a été signifié, à la suite d’une note dont copie est parvenue à notre rédaction en début de journée de ce Lundi 16 Juillet 2021, et signée du président du CNO-Togo, et invitant à la restitution de portables, il s’agissait de portables de marque Vivo qui avaient été mis à disposition des membres de la délégation en vue de disposer d’une application devant servir à la compétition des JO et qui devraient être retournés au CNO-Togo, une fois la compétition terminée. Ce qui n’a rien à voir avec un autre portable de marque Samsung qui avait été offert exclusivement aux athlètes et contenus dans un kit à eux offert, par l’organisation une fois en terre japonaise.
En fait, indiquent nos sources, ce sont des portables que le CNO-Togo, soucieux de faciliter les choses à tous les membres de la délégation togolaise, vu que selon les règles régissant la compétition, l’entrée au Japon pour ces Jeux est conditionnée par l’installation sur un téléphone portable, d’applications mobiles de gestion éventuelle des cas Covid déclarés, a mis à la disposition de tous pour les servir le temps de la compétition, depuis le 13 Juillet dernier et qui est reconnu comme tel comme étant une propriété exclusive du CNO-Togo. On explique également que c’est une manière de ne pas forcément attendre tout de l’organisation des JO de Tokyo, et se confronter aux dernières minutes à des surprises désagréables.
Des explications qui rompent catégoriquement avec les interprétations tendancieuses qui ont été faites de cette note du président Akpaki Déladem. On peut comprendre à suffisance que c’est faire preuve de mauvaise foi que de faire enfler la polémique autour de cette affaire de portable vu que les règles d’une restitution ont été établies d’avance. Pourquoi une telle réticence des uns et des autres après ? Seuls les colporteurs de telles faussetés peuvent situer sur la finalité de leur manœuvre.
Vivement donc que la sérénité revienne afin que les deux autres athlètes togolais encore en lice pour les épreuves d’athlétisme et de natation abordent la compétition dans un meilleur état d’esprit.
Le Togo et Pierre de Coubertin, des enfants de même père ?
Et si Pierre de Coubertin était Togolais ? C’est une interrogation qui, à l’exception de l’aventure de 2008, avec au pagaie, un certain Benjamin Boukpéti, au Canoë Kayak, qui, à la surprise générale, hissait le Togo à la 3ème place mondiale, tient bien sa place. Et ceci, au vu des résultats piteux des différentes participations du pays de Faure Gnassingbé aux Jeux Olympiques.
En effet, de l’ère Tèko Folly hier à Claire Ayivon aujourd’hui, en passant par Sandrine Kangni Thiebault, Rebecca Kpossi, Petit Jean, tout a laissé transparaitre avec ces participations togolaises sans la moindre médaille pour le pays que la formule du père de l’olympisme moderne, Pierre de Coubertin, « l’Essentiel c’est de participer », a été une formule plus propre au Togo, qu’à d’autres pays encore. Et ce n’est pas la participation à l’édition 2020, décalée en 2021 pour cause de Covid-19, qui démentirait.
Pour cette participation, si le Togo et le CNO-Togo pourraient se réjouir de ce que dans ses rangs, on dispose des athlètes qui remplissent bien les minimas et ont arraché leur qualif à ces jeux japonais non pas par indulgence d’une certaine solidarité olympique, les choses ne tourneront pas finalement à l’avantage de la délégation togolaise. Ouvrant le bal pour les 6 athlètes togolais en terre japonaise, c’est le porte-drapeau, Claire Ayivon qui signalera la petitesse de l’état d’esprit des Togolais, en s’alignant dès Vendredi, jour d’ouverture des Jeux, à la 5ème place de série, devant qualifier pour le tour suivant. Ce n’est que partie remise, puisque la chance est donnée à celle sur qui les 8 millions de Togolais y croyaient, de passer par les repêchages, pour se remettre sur la marche de ses promesses d’avant compétition de se mettre sur les traces de l’aîné Benjamin Boukpéti. Malheureusement, rien n’y fit. Aucune des deux places ne sera sienne puisque, l’athlète d’aviron, ne sera que 4ème. On dirait que c’est la fin de la course pour une médaille pour Claire Ayivon alors que les Jeux se poursuivent jusqu’au 5 Août 2021. Elle ne devra finalement que se contenter de compétir pour son classement au plan mondial.
L’autre signal défavorable sera celui envoyé par le joueur de tennis de table Fanny Kokou Dodji. Lui, il n’a pu faire le poids devant le Croate Andrej Gacina qui ne lui donné aucune chance d’espérer un second tour. Il est sorti dès le premier tour et sa participation s’arrêtera à trois sets.
Quid alors des quatre autres ambassadeurs du pays des Eperviers ?
Si pour cause de calendrier de compétition, certains d’entre eux ne sont pas encore rentrés en compétition, et attendent donc leur tour pour fouler les aires de jeux prévues, difficile en tout cas de vendre chère leur peau.
En tout cas, ce ne sera qu’une surprise heureuse de plus, comme ce fut déjà le cas avec Benjamin Boukpéti, 13 ans plus tôt, s’ils parvenaient à faire constater que Pierre de Coubertin n’est originaire d’aucune des localités se trouvant sur les 56.600 km2 du Togo. Alors, messieurs, Fabrice Dabla (29 ans, détenteur national du record national sur le 200m), Damien Otogbé (natation, 50m nage), Kabissa Kouméalo (Javelot et Disque en fauteuil) et Bawa Aliou, à vous de démentir toutes les langues pessimistes.
Fabrice Dabla et Damien Otogbé entrent en lice ce vendredi 30 juillet, notamment en athlétisme (100m plat) et dans l’épreuve de natation (50m nage libre).
Mais avant, la délégation togolaise présente à Tokyo dans le cadre des Jeux Olympiques s’est retrouvée autour de Madame le Ministre des Sports et des Loisirs, Dr Lidi-Bessi Kama, du Président du Comité National Olympique du Togo (CNO-TOGO), Deladem Akpaki, et du Chargé d’Affaires de l’Ambassade du Togo au Japon, Kouakou Sedaminou ce lundi 26 Juillet. Occasion pour les officiels de booster une nouvelle fois le moral des athlètes togolais encore en compétition. Il était question pour ces officiels de porter un message de félicitations et d’encouragement aux athlètes en compétition, ainsi que toute l’équipe qui séjourne dans la capitale japonaise. Il était également important de connaître l’état d’esprit des athlètes, à quelques jours de l’entrée en lice de Fabrice Dabla (Athlétisme 100m plat) et Damien Otogbé (50m nage libre).
En réaction aux mots des officiels, la délégation a remercié le Ministre des Sports et des Loisirs pour sa disponibilité, son soutien permanent et son sens d’écoute qui permettent à l’équipe togolaise de poursuivre la compétition dans de bonnes conditions.
En tout cas, une chose est certaine, si le Togo compte un jour aller au-delà de la formule de Coubertin, il n’y a qu’une seule alternative, le travail, rien que le travail méthodique, entre deux éditions. Et qui parle de travail, parle de moyens à mettre à la disposition des athlètes, pour une meilleure formation, avec un encadrement à la taille de l’ambition. Ne dit-on pas qu’il n’y pas de compromis possible avec le succès ?
Mathias G. (L’Equipe Sportive N°341)