Le Niger, puis le Benin. Auparavant, le Ghana a exprimé sa volonté mais cela n’a pas abouti. Tous tant qu’ils sont, ces voisins du Togo ont dû se rabattre sur le stade de Kégué pour leurs matches officiels. C’est une question de prestige pour le Togo mais cela ne doit pas faite oublier que c’est le stade qui mérite le nom dans le pays, ce qui est d’ailleurs inadmissible pour un pays qui a disputé 3 coupes du monde. Il est urgent d’envisager la construction d’autres stages aux normes internationales.
Autrefois forteresse infranchissable par les adversaires, le Stade de Kegue, l’antre des Eperviers ne porte plus chance pour le Togo, ne cesse de plaindre, à tort ou à raison, un certain nombre de Togolais. Lesquels, certainement exacerbés par les contre performances de l’Equipe nationale de football, se vautrent dans le spiritualisme béat. Mais entre supputations et hypothèses, jaillissent des lueurs d’espoir.
Bienvenue au Togo
Tout est parti d’une demande adressée, en septembre 2024, aux autorités compétentes togolaises par la Fédération ghanéenne de football, sollicitant le stade de Kegue pour la réception à domicile, par les Black Stars, de leurs adversaires. Ceci, à la suite de la non homologation par la CAF, pour manquements techniques doublé d’actes de violences à la suite du match contre l’Angola, au stade Baba Yara Stadium de Kumassi. Ainsi, le Ghana dans la recherche d’une solution alternative, dans la perspective de la 3ème journée des éliminatoires de la CAN 2025, a vite fait de tourner son regard vers son voisin de l’Est.
Malheureusement, le choix du pays d’Abedi Pélé, quadruple champion d’Afrique porté sur le Stade de Kégué, pour la réception du Soudan, en octobre, n’a pas été validé par Lomé. Pour raison, les autorités togolaises, à en croire les informations, craignaient d’exposer et éprouver durement la pelouse. Une situation qui sonnerait, somme toute, comme un désavantage pour le Togo qui accueillerait, dans la foulée, l’Algérie qui, convient-il de le souligner a, malgré tout, battu (0-1), le Togo, dans son antre à Kegue. Tout ça pour ça, était-on en droit de dire, face à ce « refus » que d’aucuns avaient vite fait de qualifier d’« ingratitude »…
Mais dans le mois suivant, en novembre, les Menas du Niger aussi privés du Stade Général Seny Kountché ont réussi à avoir l’aval des autorités togolaises pour recevoir, pour jouer le Soudan à domicile à Lomé, dans le cadre de la cinquième journée des éliminatoires de cette compétition. A l’arrivée, le Niger a dominé (4-0) son adversaire soudanais.
Comme si cela ne suffisait pas, le nouvel amant tombé sous le charme de Kegue est le Bénin pour recevoir à domicile à Lomé, dans le compte des éliminatoires de la CAN Dames Maroc 2026. Et en match aller du premier tour de ces qualificatifs, joué le 20 février dernier, le Bénin a pris une option en dominant (2-1) la Sierra Leone. Conduites par Ouzérou Abdoulaye, les Amazones ont fait l’essentiel en première mi-temps grâce à un doublé de la capitaine Aude Gbédjissi, l’attaquante de Lens.
A l’analyse, il est satisfaisant de constater la convoitise, bien que relative, autour du Stade de Kégué. S’il est vrai que cela n’est pas une véritable prouesse, le regain d’intérêt envers ce stade, qui plus est par de grandes Nations comme le Ghana témoigne le travail de qualité qui a été réalisé sur ce stade, au travers de sa réhabilitation, des travaux qui ont englouti une bagatelle de 15 milliards FCFA.
Autrement, du haut de sa capacité de 30 000 places et de 25 ans d’âge, le stade de Kegue, inauguré le 13 janvier 2000, aux yeux de la CAF, fait la différence pour ses installations modernes. C’est à juste titre qu’il accueille donc plusieurs compétitions de clubs et d’équipes nationales, renforçant ainsi sa position de choix pour les compétitions régionales et internationales. Une petite fierté nationale, peut-on murmurer…
Nécessité d’un sursaut d’orgueil
Qu’à cela ne tienne, ceci ne dédouane pas le Togo de ne disposer, 65 ans après les indépendances, de ce seul stade digne de nom. En effet, inauguré le 30 mars 1969, le stade omnisports de Lomé, d’une capacité de 15000 places, bien que rénové en 2019, ne répond pas aux exigences du football moderne. Dans la sous-région, des efforts sont faits dans plusieurs pays en matière de construction d’infrastructures sportives. La Côte d’Ivoire qui a brillamment organisé la CAN 2023 en est un exemple palpable.
Dans cette dynamique évolutive à l’échelle régionale, le Togo se doit de faire un sursaut d’orgueil. A défaut de plusieurs, on peut investir dans la construction d’un ou deux autres stades modernes en ajout à Kegué. Et ce sera le football en particulier, sinon le sport togolais en général qui s’en sortira gagnant. Mais alors, est-il utile de le rappeler que tout est question de volonté politique !