Les Éperviers Dames ont démarré les éliminatoires de la CAN 2026 avec une large victoire 5-0 sur les Gazelles de Djibouti. La qualification au tour suivant est déjà assurée avant la manche retour. Mais les supporters togolais sont repartis au logis avec une kyrielle de questions dans la tête. Ils sont sortis des travées du stade de Kegue avec des inquiétudes et des doutes. Le Togo a certes gagné, mais Djibouti est un maillon faible qui est en apprentissage de son football.
Battre cette équipe par 5 buts d’écart ne fait pas de vous un cador. Les buts sont juste marqués sur des exploits individuels. Le contenu du jeu est très approximatif, sinon quasiment nul. Le collectif est pratiquement inexistant et aucune cohésion dans la construction du jeu devant un staff technique amorphe et parfois même montrant des signes de panique.
Seuls des buts ont pu sauver ce staff technique de la guillotine. C’est une phase des éliminatoires à ranger rapidement dans les oubliettes afin de s’interroger sur les réelles ambitions de la sélection et les moyens pour y parvenir.
Des faits d‘un passé récent reviennent alors à la surface. Dans les éliminatoires passées c’est des situations similaires qui ont créé des fissures au sein du groupe avec une «clanisation» à outrance dans le nid des Eperviers Dames. A-t-on pu réussir à régler ses problèmes de personnes avant le début d’une nouvelle campagne ? Comment a-t-on pu gérer ces situations ? Le Comex s’est-il vraiment investi pour mettre de l’ordre dans cette sélection ? Le staff technique est-il à même de régler tout seul ces problèmes ? Les rôles sont-ils vraiment compris et attribués selon des critères bien définis ?
Sur le terrain, cela ne semble pas le cas, apparemment. Les joueuses donnent l’impression de jouer sans conviction et nettement en deçà de leurs capacités connues. Kaï Tomety veut paraître rigoureuse mais elle semble dépassée par les évènements et les caractères des filles qui pensent aujourd’hui qu’elles n’ont plus grand chose à apprendre d’elle.
La plupart des joueuses évoluent au Maroc et en France, se considérant dès lors au-dessus de la sélectionneure en termes de culture tactique et système de jeu. Le problème s’était déjà posé avec acuité lors des dernières éliminatoires de la CAN 2024. Et cela avait coûté la qualification au Togo devant la Tanzanie. Sur le champ, le Comex de la FTF avait promis de régler le problème en commençant par la réorganisation du staff technique. Mais depuis lors, rien n’a été fait pour améliorer les choses.
Finalement, on a pris les mêmes et on a recommencé. Le cap de Djibouti est passé sans tambour ni trompette. Mais la suite risque d’être plus compliquée si rien n’est fait pour créer une harmonie au sein du groupe. L’apport d’un psychologue est impérativement indispensable pour gérer les égos et créer les conditions d’une cohésion efficace. Certes la FTF fait souvent appel à un jeune psychologue très actif et très apprécié dans beaucoup de milieux, surtout hospitaliers, mais ce dernier a besoin d’une meilleure planification pour mieux réussir sa tâche qui est le suivi psychologique et la gestion des émotions. Mathieu Agada est prêt si on lui laisse le temps de travailler méthodiquement avec tout le monde.
Le prochain regroupement est prévu pour le mois d’octobre. Cela paraît bien loin. Mais c’est déjà proche. Il faut donc un travail bien planifié pour permettre à la sélection de maximiser ses chances de qualification pour la prochaine CAN de la catégorie. La première participation du Togo à cette compétition en 2022 est encore vivace dans la mémoire collective des Togolais. A défaut de qualifier le Togo pour la CAN des Hommes, il faut au moins le faire pour les Dames et les catégories de jeunes ainsi que la sélection locale. La construction ou la reconstruction de notre football commence à la base. A bon entendeur…
Dodziko