Alors que les clubs togolais peinent à se structurer économiquement, l’ASEC Mimosas, géant ivoirien du football, affiche une stratégie claire : investir dans la formation pour générer des revenus durables. Avec plus de 2 milliards CFA issus de la vente de ses joueurs formés à l’Académie Mimosifcom, le club montre la voie. Un modèle dont pourrait s’inspirer le football togolais, à l’image de l’ASCK, seul club local à avoir bâti son propre stade et lancé une académie structurée.
Une stratégie économique centrée sur la formation
L’ASEC Mimosas a présenté, cette semaine , ses comptes de l’exercice 2024 dont le total des produits s’élève à 3,849 milliards FCFA. Cette performance financière repose en grande partie sur la vente de joueurs formés au sein de l’Académie Mimosifcom. En effet, 61 % des revenus du club, soit environ 2,110 milliards FCFA, proviennent des transferts de joueurs .
Des talents tels que Bazoumana Touré, transféré au TSG Hoffenheim via Hammarby IF (Suède) pour un montant estimé à 14 millions d’euros, illustrent le succès de cette politique.
Le club bénéficie également de primes de solidarité et de pourcentages sur les reventes, renforçant ainsi ses revenus.
Investissements dans les infrastructures
Les recettes générées permettent à l’ASEC d’investir dans des projets ambitieux, à l’image du complexe sportif Gboro Gbata. Ce centre d’entraînement moderne comprendra des terrains aux dimensions officielles, un gymnase polyvalent, une piscine, ainsi que des installations dédiées à l’équipe professionnelle et à l’administration.
Leçons pour les clubs togolais
Les clubs togolais peuvent s’inspirer de ce modèle en mettant l’accent sur la formation de jeunes talents et en structurant leurs académies. Une gestion rigoureuse et une stratégie claire peuvent conduire à une autonomie financière, réduisant la dépendance aux subventions et aux recettes de billetterie.
Au Togo, l’ASCK de Kara suit une voie similaire. Fondé en 1997, le club a investi dans des infrastructures solides, notamment le Stade Welou, et dispose d’une académie de formation.
En adoptant une approche similaire, les clubs du Togo pourraient non seulement améliorer leur compétitivité sur le plan national et continental, mais aussi contribuer au développement du football local en offrant des opportunités aux jeunes joueurs.
Le succès de l’ASEC Mimosas démontre qu’une vision à long terme, centrée sur la formation et la gestion efficace des ressources, peut transformer un club en une institution prospère et respectée. Les clubs togolais ont là un exemple concret à suivre pour bâtir un avenir solide.
Hervé AKAKPO
