Le 20 mars est passé depuis l’autre samedi. Le championnat de D1 n’a pu démarrer comme convenu. Et pour cause ! Deux jours avant la date annoncée, la Fédération Togolaise de Football (FTF) a reçu un coup de massue à la tête. Le gouvernement suspend le démarrage de la compétition. Raison avancée : la flambée exponentielle des contaminations de la pandémie au Coronavirus. Surtout dans le Grand Lomé. Décision politique. Rien à dire. Rien à faire. Circuler. Il n’y a plus de championnat… La couleuvre fut dure à avaler. La FTF est groggy et aphone. Mais ce qui est dit, est dit. C’est à prendre ou apprendre… Ce fut la consternation dans les quartiers généraux des clubs. Les dirigeants de clubs ont déjà engagé des dépenses colossales pour cette période de préparation en recrutant des joueurs et en assurant la gestion quotidienne des séances d’entrainement et de l’administration de leurs clubs respectifs. Cette suspension a été reçue comme un poignard dans le dos des dirigeants de clubs et des joueurs. Ces derniers qui avaient entre temps crié leur ras-le-bol, leur amertume, leur lassitude ; bref leurs conditions de vie exécrables et misérables. A qui la faute ?
A la FTF qui n’a pu s’assurer que les conditions de reprise soient suffisamment réunies ? Au ministère des sports qui est allé trop vite en besogne en donnant le quitus pour un démarrage des activités sportives ? Au gouvernement qui a trop tardé à voir le mal venir de loin ? Les clubs ont-ils suffisamment réuni les conditions pour disputer une compétition d’un tel format et d’une telle allure ? Y a-t-il suffisamment de garantie de sécurité et de transparence dans le respect des mesures sanitaires édictées par l’Etat togolais ? Le protocole soumis est-il suffisamment clair et bien compris des différentes parties prenantes ? Autant d’interrogations qui obligent à pousser la chansonnette : « Tout le monde est coupable… ».
Malheureusement il est bien connu que si tout le monde est coupable, c’est que personne ne se rend coupable vraiment ou n’accepte être indexé ou désigné comme tel. Dans ce cas, disons simplement que le ver demeure dans le fruit. Reste à savoir désormais qui est le ver qui se retrouve dans quel fruit. La FTF se doit de proposer en urgence un nouveau protocole sanitaire détaillé tout en spécifiant la mise en place des équipes de veille COVID clairement identifiées pour chaque match et chaque club engagé dans cette compétition. La possibilité de délocalisation des matches de Lomé vers l’intérieur serait même souhaitable. N’oublions pas que plus de 85% des contaminations à la pandémie se trouvent dans le Grand Lomé. A vos méninges Messieurs de la FTF. La balle se trouve toujours dans votre camp. Silence, le foot sonne !
Aimé EKPE