Les Eperviers du Togo ont frappé juste. Et les Diables Rouges ont bu le calice jusqu’à la lie. Ce fut une surprise à la fin de ce match à Brazzaville. Le Togo venait de provoquer un séisme dans le football congolais avec ce hold up parfait. Et pourtant quatre jours plus tôt, les Eperviers avaient difficilement arraché un nul à Lomé pour le compte de la troisième journée des éliminatoires du Mondial 2022 devant ces mêmes adversaires. Il est vrai que les deux premières sorties ont été infructueuses pour Paulo Duarte et son équipe. Il fallait chercher et trouver les causes réelles d’une telle situation qui date depuis l’ère Claude Le Roy. Depuis plusieurs années le Togo ne gagne plus des matches officiels. Et le doute s’est emparé des joueurs. Il fallait faire un travail sur et hors du terrain. Certes tout le monde appelle désormais à la reconstruction et à la refondation du football au Togo. Mais cela passe nécessairement et impérativement par la confiance en soi. Il faut donc sortir du doute profond dans lequel se trouve la sélection togolaise.
Finalement l’heure de vérité a sonné. Après le match nul à domicile, la sensation est arrivée de Brazzaville où les Eperviers ont pu voler plus haut que des Diables Rouges alourdis par leur suffisance et leur excès de confiance. Le signe indien venait peut-être d’être vaincu. Le Togo s’est peut-être réveillé de son long et problématique sommeil dogmatique. Que ce fut pénible. Que l’attente fut longue…. Mais n’est-il pas trop tôt pour crier victoire ? Le Congo n’était-il pas dans la même situation que le Togo ? C’est peut-être vrai. Mais quel que soit le pedigree de l’adversaire, le Togo avait impérativement besoin de ces résultats pour véritablement lancer sa reconstruction. Oui ! Nous avons bien dit : « Reconstruction ». Pour reconstruire, il faut un point de départ. C’est le déclic recherché et souhaité depuis quelques temps en vue d’enclencher le chantier de la reconstruction. Cette victoire en terre congolaise constitue l’occasion rêvée pour en faire un repère. Il est une évidence que le Togo peine à avoir un effectif depuis quelques années.
Après le retrait des cadors, la relève n’a pu être assurée, par négligence dans le travail au niveau des Comités Exécutifs qui se sont succédé à la tête de la Fédération. Aujourd’hui, Paulo Duarte se doit de recommencer le travail pour remettre l’ouvrage sur le métier. Il aura besoin du temps, mais aussi de la patience des uns et des autres pour réussir le chantier à lui confié. La FTF se doit de lui baliser la voie en lui assurant tout l’accompagnement pour le succès de ce chantier. Quant à Mme le Ministre, elle a déjà montré toute sa disponibilité à aider les sports en général et le football en particulier à se développer. Ses dernières sorties médiatiques avant la double confrontation entre le Togo et le Congo en sont de belles illustrations. Qui dit mieux ?
Aimé EKPE